Tellement proches

Les époux Teresa de Pelegri (espagnole) et Dominic Harari (britannique) signent ici leur premier long métrage, après s'être fait connaître par des courts métrages, des téléfilms et des scénarios. Avec TELLEMENT PROCHES ils s'attaquent à un des genres les plus difficiles: aborder de grands problèmes à travers la comédie. Malgré leurs bonnes intentions, ils se sont plantés.

Leni, après une longue absence en Israël, revient dans sa famille pour présenter son fiancé Rafi à ses parents. Mais les Dalinski sont juifs, et le prétendant est palestinien. C'est aujourd'hui un thème à la mode et récurrent au cinéma. Les scénaristes, comme le chef de cuisine, ont ajouté du piment à la sauce, un problème de couple, une pincée de sexualité et une pointe contre le fondamentalisme religieux. Et pour que la sauce prenne bien, les personnages de cette comédie sont tous un peu déjantés, du grand-père gâteux à la caricature du fils ultra-pratiquant, en passant par la sœur nymphomane et la mère possessive.

En ce qui concerne la comédie, les situations sont à tel point invraisemblables que le spectateur ne rit pas souvent, malgré l'abondance de situations cocasses. Quant aux thèmes de la tolérance, des différences culturelles et des relations familiales, ils ne sont qu'effleurés et banalisés par le souci de les rendre faciles. Selon l'aveu des auteurs, dans la crainte de semer l'ennui. A l'école avant de donner au maître sa composition, l'élève rédigeait un brouillon. C'est un peu l'impression que donne ce film. Les réalisateurs ont voulu en faire trop, sans parvenir à maîtriser leur mise en scène, qui ne réussit pas à corriger les facilités du scénario.