Critique
"Il y a l'histoire mi-documentaire mi-fiction que raconte le film. Deux fillettes de douze ans sont séquestrées par leur père dans un quartier pauvre de Téhéran. Allertée, une assistante sociale parvient à les libérer et à leur ouvrir les portes d'une vie normale.
Mais il y a l'histoire du film qui est celle d'un véritable miracle. Samira Makhmalbaf, dont le père est un cinéaste connu (GABBEH), voit à la télévision un reportage sur une séquestration d'enfants. Malgré ses dix-huit ans, forte d'avoir suivi des cours de cinéma et d'avoir été assistante de son père, elle décide de faire un film. Elle va rencontrer ces gens pour tenter non de les juger mais de les comprendre. La mère est aveugle, le père croit obéir aux règles de la société iranienne traditionnelle. ""Mes filles sont comme des fleurs. Je ne peux les exposer au soleil, sinon elles se faneraient"", déclare Massoumeh Naderi.
Finalement accueillie par la famille, elle la persuade de faire un film dans lequel chacun jouerait son propre rôle. C'est ainsi qu'à partir d'un fait divers la jeune réalisatrice réussit une oeuvre aussi authentique qu'émouvante qui donne à espérer en l'ouverture de la société iranienne dans laquelle les femmes sont appelées à jouer un rôle toujours plus grand."
Maurice Terrail
