Moi, Peter Sellers

Affiche Moi, Peter Sellers
Réalisé par Stephen Hopkins
Pays de production U.S.A., Grande-Bretagne
Année 2003
Durée
Musique Richard Hartley
Genre Biopic, Comédie dramatique
Distributeur Océan Films
Acteurs Charlize Theron, Geoffrey Rush, John Lithgow, Emily Watson, Miriam Margolyes
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 492
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Chacun a encore en mémoire les remarquables prestations de l'acteur Peter Sellers (1925-1980). Que l'on pense, parmi d'autres, aux trois personnages qu'il a interprétés dans DR FOLAMOUR (Stanley Kubrick), ou à celui de l'inspecteur Clouseau dans la série de LA PANTHERE ROSE (Blake Edwards), à chaque fois on est en présence d'un talent exceptionnel.

Pour porter la vie de Sellers à l'écran, le cinéaste Stephen Hopkins et ses scénaristes se sont appuyés sur une grande quantité de documents - livres, interviews, documentaires, films familiaux réalisés par l'acteur lui-même ou son entourage - tout en cherchant à retrouver l'homme dissimulé derrière le masque du comédien. On découvre dans ce film le côté sombre de l'acteur, un Peter Sellers en proie au doute, colérique et capricieux, instable et souvent autodestructeur, mal à l'aise devant les femmes, parfois à la limite de la névrose.

L'excellent acteur Geoffrey Rush interprète intelligemment le rôle-titre et réussit à traduire la complexité de ce personnage sensible et tourmenté, tantôt charmeur, tantôt méchant. Emily Watson (dans le rôle de sa première épouse) et Charlize Theron (incarnant Britt Ekland, la deuxième) prêtent leur concours à ce ""biopic"" qui n'est pas sans intérêt, mais tourne un peu en rond. Le talent incontestable de Geoffrey Rush ne suffit pas à sauver le film. Le personnage incarné, assez peu sympathique finalement, porte peut-être une part de responsabilité dans notre déception: ""Je hais tout ce que je fais"" a souvent répété Sellers. Encore heureux qu'il ait réussi à faire quelque chose de ce ""tout""... Mais cette revisitation du mythe de l'acteur garde un côté nostalgique et amer. Et la platitude assez sage et académique de la mise en scène - dans son alternance de chapitres consacrés à la vie de l'acteur et de séquences de tournage reconstituées - n'arrange rien."

Antoine Rochat