25 degrés en hiver

Affiche 25 degrés en hiver
Réalisé par Stéphane Vuillet
Pays de production France, Belgique, Espagne
Année 2003
Durée
Musique Tristan Vuillet
Genre Comédie dramatique
Distributeur Les Films du Safran
Acteurs Jacques Gamblin, Carmen Maura, Ingeborga Dapkunaite, Raphaelle Molinier, Pedro Romero
N° cinéfeuilles 490
Bande annonce (Allociné)

Critique

"25 DEGRES EN HIVER est le premier long métrage de Stéphane Vuillet.

Bruxelles, mois de janvier, journée exceptionnellement chaude pour la saison. Miguel, espagnol, travaille pour l'agence de voyage de son frère et, sa femme étant partie aux Etats-Unis, il s'occupe de sa fille Laura. Il est en retard comme chaque matin. Il conduit sa petite à l'école puis se hâte pour livrer un billet d'avion à un client très important lorsque Sonia, une clandestine ukrainienne sans papiers qui recherche son mari, fait irruption dans sa vie. Débordé par les événements, il va finalement accepter de l'aider, escorté par sa mère envahissante et par sa fille trop curieuse. Une équipée surprenante pour une journée qui ne le sera pas moins.

Le réalisateur a choisi la capitale belge, ville multiethnique entre la Russie et l'Espagne, pour raconter cette histoire d'immigrés espagnols, où chacun, le cœur blessé, recherche quelqu'un. Une fiction aux racines autobiographiques. ""Si je parle de l'abandon, c'est parce que je sais qu'à un moment de mon histoire enfantine, certainement à un moment important de ma construction, j'ai été abandonné. Cela fait partie de mes peurs aujourd'hui et donc des histoires que j'ai envie de raconter"", dit Stéphane Vuillet. Ainsi tous nos personnages attendent un hypothétique retour de l'être aimé.

De plus, nos personnages sont des déracinés. Leur fonctionnement, leur culture, transposés dans un autre milieu, font ressortir un certain décalage par rapport à la vie des autochtones. L'omniprésence de touches de couleur rouge dans un décor terne et gris, ainsi que la musique de flamenco, en sont une illustration. Ici, Miguel est un paumé, un raté, sa mère une originale, Laura une pauvre gosse et Sonia une illuminée. Le film mêle des thèmes comme l'exil, l'abandon, la trahison, la pauvreté, mais il est abordé comme une comédie. Les scènes d'émotion sont, à leur sommet, tranchées par une pirouette humoristique ou comique. Un parti pris du réalisateur qui pense que face à un drame, il est toujours mieux de trouver la force d'en rire pour ne pas sombrer dans les larmes, ou mieux encore, de faire rire. Un parti pris que justifient peut-être sa pudeur et sa trop grande ambition.

Finalement, une comédie douce-amère remplie de bonnes intentions mais qui peine à nous convaincre."

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