Blanche

"Enfant, Blanche de Peronne (Lou Doillon) a vu ses parents massacrés par les hommes de Mazarin (Jean Rochefort). Sa soif de vengeance va grandir avec elle. Devenue une jeune fille, elle sillonne les terres de Louis XIV (José Garcia) avec un seul dessein, révéler les odieux trafics du cardinal et lui rendre sa monnaie. Bernie Bonvoisin donne une version rock du film de cape et d'épée. Décors, costumes et action sont à peu près d'époque, les dialogues et la musique sont contemporains.

Pourtant, le piment qu'on pourrait attendre de cet anachronisme ne fait guère tousser, tout juste un peu sourire, parfois. Le scénario, trop sommaire, passe à côté de son sujet au profit des combats. Le sujet? L'intemporalité, née justement de la rencontre incongrue entre deux âges, pourrait laisser glisser la lecture à un autre niveau: abus de pouvoir, trafics divers, caisses noires et corruption ne sont pas l'apanage du XVIIe siècle. C'était d'ailleurs l'intention de Bernie Bonvoisin: ""Le cardinal s'appelle Mazarin, mais il pourrait s'agir d'une autre puissance politique"". On le comprend bien, avec le regret de voir le réalisateur rater son effet de manche. Les caractères manquent de force. Gérard Depardieu en D'Artagnan ne fait pas exception. Seule peut-être Anne d'Autriche... L'éventuel mérite en revient à Carole Bouquet.

Il est vrai que les acteurs donnent l'impression d'avoir beaucoup ri. Mais les spectateurs ont moins de chance. Trop léger, trop touffu, plutôt mal joué, mal articulé, BLANCHE amuse un peu et fatigue vite."