Critique
On attendait avec curiosité le dernier film de Mario Martone, homme de théâtre, d'opéra et de cinéma. L'ODEUR DU SANG est une déception: longue peinture déambulatoire d'un homme partagé entre sa femme et sa maîtresse - qui de leur côté se trouveront chacune un amant -, l'histoire de Carlo, personnage au demeurant totalement veule et obsédé par le sexe, n'est plus qu'une pâle et démodée imitation des films d'Antonioni, version hard. Tous ces personnages qui n'ont d'yeux - au mieux - que pour leur nombril sont suprêmement agaçants. L'interprétation correcte, mais monolithique et fermée de Michele Placido, et celle réussie, à contre-emploi, de Fanny Ardant, ne suffisent pas à donner à ce film la moindre raison d'exister.
Antoine Rochat