Critique
"Après plusieurs années de déménagements incessants, Lizzie, qui élève seule son fils Frankie âgé de 9 ans, vient de s'installer dans une petite ville du littoral écossais. Pour que Frankie, atteint de surdité, ne souffre pas trop de l'absence de son père, sa mère lui a expliqué que ce dernier est marin au long cours et se trouve en ce moment à bord du cargo Accra. Une invention que Lizzie s'applique à rendre vraisemblable en écrivant régulièrement au jeune garçon des lettres prétendument expédiées par son père depuis les quatre coins du monde.
De ce scénario original et pour son premier film, la réalisatrice anglaise a tiré un film étrange et envoûtant, d'une sensibilité toute féminine. Assurant parfaitement son handicap physique, Frankie a besoin de penser que son père absent est un héros et sa mère l'encourage dans cette voie. Tout cela est suggéré avec délicatesse et l'on ne fait heureusement qu'effleurer le cliché larmoyant. ""Fascinée par ce qu'une mère était capable de faire pour donner un père à son fils, j'ai trouvé que cette histoire était un très beau plaidoyer pour la vie"", a déclaré la réalisatrice et on lui sait gré d'avoir trouvé les images et les mots pour nous le démontrer d'une manière aussi touchante."
Georges Blanc
