Samouraï Crépuscuple (Le)

Affiche Samouraï Crépuscuple (Le)
Réalisé par Yoji Yamada
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 481

Critique

"Yoji Yamada a réalisé ici un film plein de tendresse et de sensibilité sur la fin du règne des samouraïs, à une époque où les conflits se réglaient encore sous forme de duel.

Le film s'ouvre sur des images de deuil. La petite Ito se souvient. Elle avait 5 ans lorsque sa maman est morte. Mais c'est la figure de son père qui l'a marquée. Flash-back. Seibei, samouraï formé par un maître réputé, travaille dans un bureau de l'administration de sa ville. Ses tâches consciencieusement accomplies, il rentre prestement chez lui, ce qui lui vaut des moqueries de la part de ses collègues qui le surnomment ""samouraï crépuscule"". Il s'occupe parallèlement de ses deux filles. Il passe du temps avec elles, les chérit, les encourage à étudier. Sans oublier sa mère âgée et malade qui ne lui simplifie pas la vie. Pourtant c'est chez lui qu'il se sent bien, qu'il se réalise en tant que père au foyer. Aberrant pour un samouraï? Non, pas pour Seibei, las d'une existence où seul le combat semblait donner sens.

Un jour, il rencontre Tomonojo, un ami d'enfance, qui lui parle de sa sœur Tomoe, laquelle est revenue chez lui après un mariage malheureux avec un guerrier de renom devenu ivrogne. Il va revoir Tomoe dont il avait autrefois refusé la main par humilité. D'inévitables duels vont lui apporter considération certes, mais surtout cette liberté intérieure qui fait une place à ""l'autre"", une place à l'amour. ""Quel bonheur régnait dans la maison!"" se souvient encore Ito.

Voilà un film de samouraï d'un genre nouveau. Les combats sont réduits au strict minimum, même si la culture japonaise reste bien présente. Les images superbes dégagent souvent douceur et tranquillité. Les personnages sont décrits avec une tendre indulgence, parfois avec humour. Les scènes de vie, touchantes, illustrent le chemin d'un guerrier vers l'état de sérénité. Difficile pour un samouraï, marqué jusqu'au fond de son âme par le sens de l'honneur et du devoir, de refuser le duel. De plus, le réalisateur, à travers l'histoire de cet homme, incite à réfléchir sur les valeurs essentielles de la vie. La confession que le grand samouraï Zenemon fait, avant son combat fatal, à Seibei sur la pénibilité de son existence est pleine d'enseignement. La maestria de Yoji Yamada, qui signe ici son 77e film, éclate à chaque instant. L'œuvre a reçu de nombreux prix au Japon et a été nommé pour le meilleur film étranger aux Oscars.

Un film à voir et à revoir. Amateurs de combats de sabre, attention, contagion possible..."

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