Suite Habana

Affiche Suite Habana
Réalisé par Fernando Pérez
Pays de production Cuba
Année 2003
Durée
Musique Edesio Alejandro
Genre Documentaire
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 7 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 480

Critique

"Il est des ballades qui chantent la vie, ainsi en va-t-il de ce long métrage qui s'offre comme un poème latino-américain.

Pendant vingt-quatre heures, du lever du soleil au lendemain matin, la caméra suit et s'attache à la vie de quelques Cubains de La Havane: un jeune garçon handicapé mental, Francisquito, sa grand-mère, un professeur de marxisme, un employé d'hôpital, une ouvrière dans une fabrique de parfums, un ouvrier de chemin de fer, un médecin, un émigrant, un cordonnier et une vendeuse de cacahuètes. Sans en avoir l'air, mais avec une exceptionnelle maîtrise et avec une délicatesse qui respecte ces gens simples, ces histoires vraies se tissent, s'éclairent et s'emboîtent comme quelques pièces d'un puzzle. Et voici que le quotidien révèle le tréfonds et le mystère des êtres que les images soulignent en accordant une magnifique attention aux visages. Projets, espérances, rêves, déceptions..., tous les temps de la vie se dessinent sans dialogue. Pourtant si les seules paroles entendues (ou presque) sont proférées par une radio, les séquences parlent autant de la misère qu'elles expriment la dignité des êtres et attestent de la faculté de certains hommes et femmes à trouver des lieux inattendus d'épanouissement, pour ne pas dire de bonheur. Et si quelques inconnus se relaient auprès d'une statue de John Lennon, ne serait-ce pas pour rythmer et lester l'existence d'un refrain: ""Let it be""?

Le dernier film de Fernando Pérez qui tourna en 1998 LA VIDA ES SILBAR, a déjà obtenu de nombreux Prix (dont au Festival de La Havane celui du meilleur film latino-américain). Inutile d'aller chercher une intention politique dans cette œuvre rythmée par une musique non exotique d'Edesio Elejandro, il s'agit d'un poème où l'évocation n'est jamais gratuite, mais qui en dit certainement plus long qu'il n'y paraît à première vue. C'est un hymne à la vie, dont le cadre temporel résume toute l'existence humaine."

Serge Molla