Critique
LOST IN LA MANCHA ou la chronique d'un désastre cinématographique sous nos yeux. Terry Gilliam (BRAZIL) porte dans sa tête l'adaptation de L'Homme qui tua Don Quichotte depuis plus de dix ans. Les personnages n'ont plus de secret pour lui. L'excentrique Don Quichotte même lui colle à la peau. Les décors, les accessoires, les marionnettes géantes, le financement: tout est prêt. Une distribution prestigieuse. Le film va enfin pouvoir exister!
Eté 2002, Madrid, on se prépare au tournage. Terry Gilliam est sur le point de réaliser son rêve: une grande épopée chevaleresque sur le ton comique.
Les cinéastes Keith Fulton et Louis Pepe rejoignent l'équipe de production pour faire un documentaire sur le tournage. Une superproduction mérite bien ça. Mais dès les premiers jours, une malédiction commence à frapper. Mauvaise entente au sein de l'équipe et, de plus, des impondérables qui s'accumulent: lieu survolé par le passage de bruyants avions de chasse, ce qui effraie les chevaux, maladie de l'acteur principal, inondation qui détruit une partie du matériel, etc. Assez pour anéantir, après une semaine déjà, les rêves de l'enthousiaste Gilliam. Il rejoint ainsi la liste des réalisateurs malchanceux torpillés dans un film sur Don Quichotte, comme le fut Orson Welles du reste. La réalité l'a emporté sur le rêve!
Alors, direz-vous, que voyons-nous? Le portrait d'un artiste visionnaire, imaginatif, passionné par le livre de Cervantès, les coulisses avec les décors, les marionnettes géantes, des maquettes, des séquences animées, quelques-unes avec Don Quichotte, des croquis, des préambules sur la fameuse scène des moulins...
Cela promettait d'être grandiose. On restera frustré!
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