Je suis ton père

Affiche Je suis ton père
Réalisé par Michel Rodde
Pays de production
Genre
Distributeur inconnu
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 478

Critique

Michel Rodde s'est fait un nom grâce à la Télévision romande. Il a réalisé une dizaine de documentaires pour Mon œil, Viva et Temps présent. Ce qui ne l'a pas empêché de se frotter à la fiction avec un certain nombre de courts métrages et quelques longs (Le voyage de Noémie). Je suis ton père est quant à lui un récit poético-dramatique.

Luc (Attilio Sandro Palese) habite dans une vieille maison de famille. Il accueille son père André (Bernard Montini) pour quelques jours. La situation est plutôt tendue: l'homme vieillissant, affaibli physiquement et alcoolique, se raidit dans la figure d'un père autoritaire auquel devrait se soumettre le fils adulte et autonome. Les choses se compliquent lorsqu'apparaît la nouvelle petite amie de Luc, Milena (Dominique Gubser) qui, en attendant mieux, gagne sa vie en s'effeuillant dans une boîte de nuit. Le père projette sur la jeune femme les sentiments troubles qui le relient encore à son épouse qui l'a quitté avant de mourir.

Porté par d'excellents acteurs suivis de près par une caméra numérique virevoltante, ce drame domestique passe par des hauts et des bas, des tentatives de réconciliation et des moments d'intense violence plus ou moins contenue. On est loin d'une certaine poésie éthérée: ici, c'est la vie dans son épaisseur, où contrastent un personnage patriarcal mais fragile, un fils artiste et plus ferme qu'il n'y paraît, et une femme qui tente de concilier l'inconciliable. Dans le ton d'un certain cinéma helvétique, on est plus près d'Amiel que de Woody Allen.

Daniel Grivel