Sang et or

Affiche Sang et or
Réalisé par Jafar Panahi
Pays de production Iran
Année 2003
Durée
Musique Peyman Yazdanian
Genre Drame
Distributeur Celluloïd Dreams
Acteurs Hossain Emadeddin, Kamyar Sheisi, Azita Rayeji, Shahram Vaziri, Eshan Amani
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 476
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Un beau quartier de Téhéran. Hussein, lors d'un hold-up raté, tue un bijoutier dans sa boutique et se donne la mort. Derrière ce fait divers sanglant se cache le récit d'un homme solitaire, sans le sou et écœuré par le monde qui l'entoure. Après ce prologue (c'est en fait l'épilogue du film), Jafar Panahi opère un flash-back pour expliquer le geste désespéré de Hussein, individu marginalisé, petit livreur de pizzas humilié un jour par le bijoutier qui lui avait interdit l'accès à sa boutique parce qu'il était trop mal habillé. Sur un scénario de Kiarostami, Panahi (LE BALLON BLANC, LE MIROIR, LE CERCLE) nous emmène dans les quartiers riches de Téhéran où l'on fait la fête jusqu'au petit matin (Hussein est reçu dans une belle villa par un jeune nabab entouré de jolies filles), où chacun est l'objet de la surveillance d'une police qui procède volontiers à l'arrestation de jeunes gens, de jeunes femmes en particulier (victimes du système patriarcal?)

SANG ET OR, c'est la chronique de la mort annoncée d'un jeune homme - on dirait de lui que c'est un ""brave type"", un peu grassouillet, un peu simple - par les yeux duquel on va découvrir une partie de la société iranienne. Et la parabole devient vite claire: dans un monde où la richesse côtoie la misère, où la rupture sociale est consommée, la leçon ultime sera désespérée. Le système de sécurité de la porte de la bijouterie a certes bien fonctionné, mais il n'y a plus d'issue, et c'est donc la mort pour le propriétaire enfermé chez lui et pour le cambrioleur piégé. Tableau amer et désabusé d'un monde où l'on découvre qu'il y a d'un côté l'argent et le pouvoir, et de l'autre des signes évidents de privation et d'humiliation, SANG ET OR ne délivre pas de message mais, par la force tranquille de ses images, oblige à la réflexion."

Antoine Rochat