Stormy Weather

Affiche Stormy Weather
Réalisé par Solveig Anspach
Pays de production France, Islande
Année 2003
Durée
Musique Alexandre Desplat
Genre Drame
Distributeur Diaphana Films
Acteurs Élodie Bouchez, Baltasar Kormákur, Didda Jonsdottir, Ingvar Eggert Sigurðsson, Christophe Sermet
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 460
Bande annonce (Allociné)

Critique

Cora, jeune doctoresse en psychiatrie, s'attache à une patiente qui refuse de parler et dont personne ne connaît l'identité. Cette femme est renvoyée dans son pays quand on découvre qu'elle est islandaise. Cora, qui éprouve pour elle un lien indéfinissable, décide de la rejoindre, sous prétexte de poursuivre la thérapie.

Solveig Anspach nous avait à la fois touchés et enthousiasmés avec son premier film, HAUT LES CŒURS, et l'on attendait confirmation de son talent dans sa deuxième réalisation. L'examen n'est qu'en partie réussi.

Fidèle au milieu de la médecine, elle analyse cette fois l'étrange relation qui s'établit entre une patiente et son docteur, comme si cette dernière sentait un appel de la part de cette femme murée dans son silence. Et comme le titre du film le suggère, la tempête se lève bientôt aussi bien sur l'océan dont les vagues viennent se briser sur les côtes islandaises que dans la tête des deux femmes. Au point que la psychiatre finit par rejoindre sa patiente dans son silence. Si l'on est séduit par la manière avec laquelle la réalisatrice réussit à mêler étroitement le déchaînement des éléments naturels avec celui des sentiments, ainsi que par le jeu d'Elodie Bouchez que l'on n'attendait pas dans ce rôle de médecin, on demeure cependant sceptique devant les trop nombreuses invraisemblances qui affaiblissent la seconde partie de cette œuvre.



Georges Blanc





Cora (Elodie Bouchez), jeune docteur en psychiatrie, est intriguée par le comportement, dans son service, d'une femme muette et sans identité connue. Sans suivre une thérapie classique, Cora va essayer - dans un effort d'investissement personnel important - de permettre à cette femme de retrouver un contact avec son environnement, de lui redonner goût à la vie.

Un matin, Cora apprend que sa patiente a été identifiée et renvoyée chez elle, en Islande, dans son village de Vestmannaeyjar. Elle s'appelait Loa (interprétation remarquable de Didda Jónsdóttir), elle est mariée et a un enfant.

STORMY WEATHER n'est pas un film de plus sur la folie, sur les limites difficiles à définir entre raison et déraison. S'inspirant d'un fait divers, la cinéaste Sólveig Anspach (qui est née à Vestmannaeyjar) s'est attachée avant tout à décrire les relations fragiles, faites d'étrangeté et de mystère, qui vont naître peu à peu entre la thérapeute et sa patiente. STORMY WEATHER devient ainsi une méditation sur la solitude, sur l'exclusion et sur la difficulté qu'il y a à aider un être mal engagé dans la vie.

STORMY WEATHER est un petit film intéressant, peu bavard, qui va à contre-courant du cinéma de divertissement. Il ne propose - heureusement - aucune solution miraculeuse à toutes les questions complexes qu'il pose, mais ouvre plusieurs pistes de réflexion. Les deux figures de médecins, l'Islandais Einar (excellente interprétation de Baltazar Kormákur, réalisateur de 101 REYKJAVIC et THE SEA) et la Française Cora (Elodie Bouchez, moins convaincante) permettent de donner une relative structure à un film qui ne cherche pas à expliquer psychologiquement quoi que ce soit, mais qui donne simplement à voir. Des images étranges souvent - les îles, les rivages islandais, la force des vents, l'obscurité bleutée de la nuit - et l'histoire de deux femmes, totalement étrangères l'une à l'autre, mais qui essaient de tisser quelques liens entre elles.



Antoine Rochat

Ancien membre