Plus beau jour de ma vie (Le)

C'est une belle maison dans un vaste jardin, non loin de Rome. Irène (Virna Lisi) y vit seule avec ses souvenirs. Ses trois enfants sont tous trop occupés pour lui rendre visite longtemps. Sara (Margherita Buy), sa fille aînée s'enferme depuis la mort de son époux et tyrannise son fils qui ne vit pas comme les jeunes de son âge. Rita (Sandra Ceccarelli) ne supporte plus son mari (Marco Baliani) depuis qu'elle a retrouvé un amour de jeunesse (Jean-Hugues Anglade). Enfin, il y a Claudio (Luigi Lo Cascio), jeune avocat qui n'ose pas avouer son homosexualité.

Voilà pour l'essentiel et c'est déjà beaucoup. Il y aura encore d'autres problèmes dans cette famille, que le spectateur découvrira au fil de la pellicule; l'aisance bourgeoise des protagonistes leur laissant tout le loisir de s'abandonner au vibrato existentiel. En se lançant dans cette histoire, Cristina Comencini s'est attachée à un gros morceau. Chaque personnage a sa psychologie qu'il faut prendre le temps d'approfondir. Mais ils sont une dizaine, sans parler des absents, jamais innocents eux non plus. Bref, le pari était difficile, il n'est pas vraiment tenu. Les préoccupations évoluent vite dans le temps imparti, les difficultés s'aplanissent, il s'en faut de peu que tout ne se termine bien...

Le scénario aurait gagné à moins insister sur chacun des caractères, et se concentrer, par exemple, sur le thème du secret de famille. Mais la réalisatrice a préféré se donner comme point de fuite, la communion de la petite dernière, le plus beau jour de sa vie. C'est donc Chiara qui observe tout le monde et met les points sur les i, en voix off, pour ceux qui n'auraient pas compris. Il en résulte un film plutôt chargé, dont les images glissent avec élégance et non sans facilité esthétique dans le décor romain. Mais LE PLUS BEAU JOUR DE MA VIE n'est pas désagréable à voir, plutôt bien construit, avec une mise en scène qui n'invente rien, mais met en perspective les drames de chacun.