Paul s'en va

Affiche Paul s'en va
Réalisé par Alain Tanner
Pays de production France
Année 2003
Durée
Musique Michel Wintsch
Genre Comédie dramatique
Distributeur Gémini Films
Acteurs Madeleine Piguet, Julien Tsongas, Lucie Zelger, Pauline Le Comte, Julia Batinova
N° cinéfeuilles 474

Critique

"Ce film nous remplit de tristesse. Quand on pense au Tanner qui nous bouleversait avec son CHARLES MORT OU VIF ou avec LA SALAMANDRE! Mais alors nous étions dans la mouvance de Mai 68 et le cinéaste genevois posait quelques bonnes questions sur le sens de la vie.

Son dernier film - aux deux sens du terme selon lui - redit un peu la même chose. Seulement les temps ont changé et Tanner joue là au désabusé qui n'apporte aucune réponse aux questions qu'il posait déjà il y a plus de 30 ans. Plus déroutant encore, il le fait par une double manipulation.

D'abord les 17 jeunes étudiants qui déclament - assez bien, il est vrai - des propos décalés qui ne sont certainement pas les leurs. C'est le premier malaise. Ensuite, Tanner ponctue son film de textes poétiques ou philosophiques signés de grands noms de la littérature et sortis de leurs contextes. Ce sont des phrases qui font de cette œuvre quelque chose de prétentieux. Et où sont les images? Furtives peut-être, comme les eaux du Rhône qui bouillonnent et qui passent. Ainsi que le dit le co-scénariste Bernard Comment, un fidèle complice de Tanner, ce film n'est pas vraiment une histoire, ni un documentaire, mais peut-être un ""Message"". Sans doute l'est-il, mais venu d'un autre temps.

Paul est un professeur qui disparaît et qui laisse à ses élèves des textes à méditer ou des missions à accomplir. Parmi lesquelles une libre adaptation du PERE UBU d'Alfred Jarry, dans laquelle le roi a pris les traits de George W. Bush. Assez réussi, mais un peu facile.

Paul s'en est allé, laissant ses élèves orphelins. Alain Tanner prétend quitter la scène après plus de vingt apparitions. C'est un peu triste, car il nous a touchés et a su dire avec courage des choses importantes. Mais sans vouloir être méchant, ce fut une fois de trop."

Maurice Terrail