Dogville confessions

Affiche Dogville confessions
Réalisé par Sami Saif
Pays de production
Année 2003
Genre Documentaire
Distributeur frenetic
Acteurs James Caan, Nicole Kidman, Stellan Skarsgård, Ben Gazzara, Paul Bettany, Lars von Trier, Lauren Bacall
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 462

Critique

DOGVILLE CONFESSIONS se présente comme un documentaire sur le tournage du dernier film de Lars von Trier, DOGVILLE (CF n. 460-461). Réalisé par un metteur en scène danois, Sami Saif, ce "making off" permet une approche par l'intérieur de l'univers assez particulier de l'auteur des IDIOTS. Lars von Trier est un cinéaste étrange et attachant, imprévisible et affectueux, qui se refuse à faire répéter les acteurs qu'il a engagés, préférant leur voler les meilleurs instants de leur travail de réflexion et de création. D'où une impression de flottement, qui contraste fortement avec le sentiment que DOGVILLE - dont la composante théâtrale est très forte - a été minutieusement mis en scène... Un cinéaste qui, tour à tour, indique quelques pistes, rassure un acteur, en affronte un autre, laisse aller, tout en maîtrisant intérieurement la construction du film.

Acteurs et techniciens ont donc vécu des semaines de tournage quasiment enfermés dans un grand hangar transformé en studio. Pas de lumière venue de l'extérieur, pas de ciel, pas de sortie pour les acteurs sinon le soir pour aller dormir à l'hôtel... D'où les moments forts, les tensions que suggère le film et que laissent sous-entendre les acteurs. Le réalisateur Sami Saif a imaginé de demander à quelques-uns d'entre eux de s'exprimer, comme dans un confessionnal, à l'intérieur d'une sorte de cellule en bois prévue à cet effet, et en présence d'une caméra. Le moins qu'on puisse dire est que le résultat est plutôt décevant: les révélations personnelles et intéressantes sont rares et aucun des acteurs ne s'aventure au-delà de la banalité. De ce côté-là (du loft!) c'est plutôt raté. Lars von Trier n'arrive même pas à dire un mot!

L'un des meilleurs moments de ce documentaire est sans doute celui où Nicole Kidman - après le tournage difficile de la scène où elle se fait violer par les villageois - rappelle à son metteur en scène, avec autant de tact que de netteté, qu'une telle séquence demande du sérieux et qu'elle se passerait bien des commentaires de l'entourage.

Peu de choses vraiment originales à retenir de ce document qui a toutefois le mérite de nous faire découvrir les coulisses d'un tournage et de nous laisser entrapercevoir l'univers et la méthode de travail du réalisateur danois.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 10