A la petite semaine

Une histoire de petites "frappes" dans un quartier de Saint-Ouen. On se retrouve chaque jour "Chez Roger", le bar du coin, on y prépare quelques casses plus ou moins sérieux et l'on finira en taule à la fin de la semaine...

A la petite semaine s'attache aux pas de deux petits malfrats, Francis (Jacques Gamblin) et Didier (Clovis Cornillac), ainsi qu'à ceux de Jacques (Gérard Lanvin), un ex-taulard qui a décidé de raccrocher et qui veut éviter à tout prix de reprendre contact avec le milieu. Son désir de commencer une nouvelle vie l'amènera à faire des choix difficiles et douloureux.

A la petite semaine, c'est aussi une multitude de personnages secondaires bien campés, auxquels on s'attacherait volontiers si leur présence n'était pas si épisodique. Il y a dans ce film comme un "air de famille" - Jean-Pierre Bacri a semble-t-il passé par là - et le cinéaste Sam Karmann (Kennedy et moi, 1999) tient bien en mains les ficelles de cette histoire qui finit comme un polar (mais sans violence), dans l'amertume d'une semaine de rencontres le plus souvent ratées, d'amitiés éphémères et de rêves perdus à jamais.

Le scénario a été écrit en partie par Désir Carré, un acteur qui a connu lui-même la "ratière" comme il dit. C'est à lui sans doute que l'on doit une bonne part de la subtilité et de la justesse de ton de ce film qui parle de gens qui ne savent pas très bien où ils sont, et qui ne se sentent pas très bien là où ils sont. Rien d'ailleurs ne semble réussir à ces hommes. Les femmes en revanche ont l'air plus décidées et solides. Elles savent assumer leurs choix.

Bonne surprise estivale du cinéma français, A la petite semaine se laisse regarder avec plaisir. Le film n'est pas ambitieux, mais les acteurs sont excellents, les dialogues sonnent juste, laissant une bonne place à l'autodérision et à l'humour.