Oasis

Récompensée par plusieurs prix au dernier Festival de Venise, cette œuvre à la fois dérangeante et bouleversante ne peut nous laisser indifférents. C'est l'histoire d'un jeune homme souffrant d'un léger handicap qui tente en vain de s'intégrer dans la société. Rejeté par une partie de sa famille, il tombe amoureux d'une personne souffrant d'une Infirmité Motrice Cérébrale, qui finit, elle aussi, par s'attacher à lui. Cette relation totalement incongrue va mettre en émoi les deux familles, les voisins et les policiers appelés finalement à la rescousse.

On le constate d'emblée, le thème de ce film était scabreux et pouvait susciter pas mal de craintes. Or, quitte à malmener quelque peu le spectateur, le réalisateur réussit le tour de force de ne jamais édulcorer son sujet et de ne pas verser dans la complaisance malsaine. Son film a le mérite d'aborder de front le problème de l'amour et de la sexualité chez les handicapés, ainsi que celui de la compréhension de la part de l'entourage et de la société. Et il le fait avec une telle sensibilité que même les scènes les plus osées et les plus délicates paraissent lumineuses. Ajoutons encore que cette romance hors normes est servie par deux comédiens exceptionnels. Il est à souhaiter que Lee Chang-dong, devenu récemment ministre de la Culture de la Corée du Sud, puisse encore nous donner des œuvres de cette envergure.