Egarés (Les)

Affiche Egarés (Les)
Réalisé par André Téchiné
Pays de production France
Année 2003
Durée
Musique Philippe Sarde
Genre Drame, Romance
Distributeur frenetic
Acteurs Samuel Labarthe, Emmanuelle Béart, Gaspard Ulliel, Grégoire Leprince-Ringuet, Clémence Meyer
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 460
Bande annonce (Allociné)

Critique

En juin 1940, cédant à la panique générale - les Allemands sont aux portes de Paris - Odile s'embarque avec ses deux enfants (Philippe, 13 ans, et Cathy, 7 ans) sur les routes de l'exode. Le deuxième jour, les Stukas allemands mitraillent la colonne des fuyards et leur voiture prend feu. Un adolescent les entraîne tous les trois se cacher dans un bois voisin. Le lendemain, ils vont s'installer dans une maison abandonnée.

Commence alors l'histoire proprement dite, celle de l'intrusion d'un adolescent dans une cellule familiale, tout particulièrement dans la vie d'une mère et de son fils. Entre ces trois personnages vont se tisser des liens complexes, le fil conducteur restant l'adolescent étranger, ce sauveur imprévu dont l'identité est mystérieuse: il se fait appeler Yvan, apparaît et disparaît comme une créature venue d'ailleurs. Il ment, vole, peut-être même serait-il capable de tuer. L'histoire devient alors un face à face entre Odile et ce grand garçon marginal. Avec, de part et d'autre, des sentiments ambigus de fascination et de rejet, de curiosité, de trouble et de remise en question de soi-même.

Les Egarés est une adaptation d'un roman de Gilles Perrault (Le Garçon aux yeux gris). Le film de Téchiné adopte une facture tout ce qu'il y a de plus classique - mise en scène sobre et dépouillée (sauf les scènes de guerre), narration linéaire, travail important des acteurs. L'histoire connaîtra un épilogue sombre et ne laissera que peu d'ouverture. Emmanuelle Béart s'efforce de rendre crédible son personnage de mère qui doit faire face, mais qui se révèle aussi passablement désorientée et fragile. Un rôle difficile à tenir pour une actrice célèbre dès le moment où le cinéaste choisit de jouer la carte du réalisme. L'authenticité du récit en subit le contre-coup, comme fragilisée par le casting.

Antoine Rochat


Juin 1940. Les Allemands envahissent la France. Odile (Emmanuelle Béart) fuit Paris avec ses deux enfants, Philippe et Cathy, et se retrouve sur les routes de campagne comme des milliers d'autres personnes. Sa voiture explose dans un bombardement. Un adolescent les emmène à travers bois jusqu'à une maison isolée. Ils y trouvent tous les quatre refuge, malgré les réticences d'Odile.

Téchiné filme cette histoire de manière très classique, presque académique. Le scénario lui-même, est assez conventionnel, digne représentant d'un certain cinéma français de qualité. Si le film ne surprend pas par son originalité, il s'avère cohérent d'un bout à l'autre grâce, entre autres, à une mise en scène sobre et impeccable.

Emmanuelle Béart joue avec justesse son personnage de femme en détresse, lui donnant épaisseur psychologique et une belle sensibilité. L'adolescent, Gaspard Ulliel, interprète à merveille un rebelle, un gosse abandonné qui a grandi trop vite, un égaré dans la vie, aux sentiments à fleur de peau. Une belle révélation. Téchiné parvient encore à très bien aborder le thème de l'adolescence.

Toutes ces qualités ne font pas des Egarés un grand film, mais une œuvre honnête.

Ivan Corbisier, in CCAC

Ancien membre

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 13
Georges Blanc 12
Geneviève Praplan 15
Anne-Béatrice Schwab 12