Critique
Un loser, pour effacer une dette auprès d’un parrain intransigeant, doit ramener du Mexique un pistolet légendaire. Sa petite amie est kidnappée et tout tourne mal. Même pour le spectateur… A réserver aux fans inconditionnels, exclusivement!
Gore Verbinski ne vient pas du clip et de la pub pour rien: il a tout compris aux mécaniques de l’accroche publicitaire! Comme chacun le sait, il suffit de mettre ensemble deux des acteurs les plus charmants du moment pour bâtir un film majeur! Et, de fait, Brad Pitt et la délicieuse Julia Roberts connaissent leurs gammes par coeur et font exactement ce qu’on attend d’eux. Mais malgré les innombrables rebondissements tous plus invraisemblables les uns que les autres (mais est-on à ça près?), le scénario semble si «facile» qu’il ne réussit pas à «embarquer» le spectateur qui reste désespérément indifférent au suspense. Le personnage de Jerry qui se voudrait décalé ne réussit qu’à être insipide. Julia Roberts, moins directement impliquée dans le récit, tire un peu mieux son épingle du jeu grâce à l’improbable, mais amusant couple qu’elle forme avec le toujours impeccable James Gandolfini (armoire à glace au cœur d’artichaut). Mais ça ne suffit pas… Verbinski s’amuse à grands coups d’effets visuels. Par exemple, il ponctue son intrigue de séquences en noir et blanc illustrant la légende du «Mexicain» (même protagonistes, mais légères variantes et lectures divergentes et évolutives). Il ne s’agit évidemment que de ficelles et d’effets de manche vains et branchés destinés à maquiller le vide ambiant.
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