Igby

Affiche Igby
Réalisé par Burr Steers
Pays de production U.S.A.
Année 2002
Durée
Musique Uwe Fahrenkrog- Peterson
Genre Comédie
Distributeur Bodega Films
Acteurs Ryan Phillippe, Jeff Goldblum, Kieran Culkin, Claire Danes, Amanda Peet
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 458
Bande annonce (Allociné)

Critique

Il a beau grandir dans un milieu aisé, Igby (Kieran Culkin) côtoie des personnes à qui il ne peut faire confiance, traverse des événements qui le bouleversent et se retrouve à 17 ans totalement désabusé. Dès lors, la caméra de Burr Steers s'attache à ses semelles. Elle suit ce qu'on pourrait appeler son absence de vie, son errance à travers la désillusion et l'explique en quelques incursions choisies dans le passé de l'adolescent.

On découvre des personnages pour le moins à côté de la plaque. Dans ce milieu bourgeois où l'apparence est reine, dissimuler ses drames personnels est la règle. Il faut pourtant trouver un exutoire. Ce sont les tranquillisants pour Mimi (Susan Sarandon) qui préfère son fils aîné (Ryan Phillippe) à son cadet Igby. C'est le cynisme friqué pour D.H. (Jeff Goldblum), le parrain d'Igby. Pour Igby, ce sont les renvois successifs de tous les collèges du pays. Tandis que son père (Bill Pullman) a définitivement rompu les amarres en sombrant dans la schizophrénie.

Avec ce passé qui empoisonne son présent, Igby tente maladroitement de reprendre pied dans la vie. Le long désert statique de ses journées, l'absence totale de perspective trouvent un antidote dans la facture du film. Le montage est vif, fortement rythmé, les dialogues percutants. La bande-son se fait complémentaire plutôt que de souligner pesamment le récit, selon la systématique des productions industrielles. Mais IGBY n'est pas né à Hollywood. C'est un film indépendant, premier essai de Burr Steers qui en signe également le scénario. Comédie tragique où le sarcasme est roi, plus humour noir que tragédie d'ailleurs, IGBY ouvre tout de même la porte sur la misère de la richesse, quand celle-ci éloigne totalement ses héros de la réalité quotidienne.

Geneviève Praplan