Critique
"El Oso sort de prison où il vient de purger sept ans pour meurtre et vol à main armée. Sa femme Natalia et sa fille Alicia vivent désormais avec Sergio, un chômeur qui s'endette en jouant aux courses. Avec beaucoup de philosophie, El Oso reprend pied dans la vie ordinaire, comprenant vite que sa femme restera avec Sergio. Qu'à cela ne tienne: il veut s'occuper correctement de sa fille. Et le meilleur moyen pour y parvenir, c'est d'aider Sergio à retrouver sa dignité. Une chose en revanche lui paraît claire: il ne pourra mener à bien sa vie qu'en restant hors-la-loi.
Le tournage du film avait débuté en 2001, au plus fort de la crise politique et économique que connaît l'Argentine. Difficile ainsi de tourner au milieu des pillages et des terribles effets du blocage des comptes bancaires. Toute cette violence sociale - thème principal du film selon son auteur - nourrit la narration, lui donne une coloration humaniste que les comédiens servent avec brio, en particulier Julio Chavez dans le rôle principal. Il parvient à composer un personnage crédible, fort et splendide. ""L'OURS ROUGE est une sorte de western désenchanté des villes qui essaie d'imaginer la destinée d'un hors-la-loi avec sa propre idée de la justice au milieu des difficultés d'une vraie banlieue de Buenos Aires"", dit Caetano.
Le western urbain tient donc très bien la route. Les destins individuels qui le tissent s'enchevêtrent avec beaucoup de justesse. Seule la ""solution sociale"" - puiser l'argent dans les banques qui ont volé le peuple (et tant pis pour les policiers abattus froidement) - reste en travers de la gorge. C'est que les lois du Far West ne sont pas applicables sans recul au champ social. L'OURS ROUGE souffre en fin de compte de ne pouvoir choisir entre les deux genres."
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