Au plus près du paradis

Le dernier film de Tonie Marshall est une grande déception. Parce que Catherine Deneuve, toujours souveraine, occupe le premier plan au générique, on se dit que le plaisir au moins est assuré. Il n'en est rien. Le scénario confus en diable fait évoluer les personnages de Paris à New York, cela distrait à peine le spectateur d'un long moment d'ennui.

Fanette (Catherine Deneuve) écrit une monographie sur un artiste contemporain. Ce travail occupe une part importante de sa vie. Mais le souvenir d'un amour manqué submerge tout. Alors qu'elle vient de retrouver Bernard à une soirée d'anciens universitaires, elle cache sa déception de n'y avoir pas rencontré Philippe, l'homme qu'elle aime depuis toujours. Puisque Bernard est toujours en contact avec lui, il lui donnera l'adresse de Fanette. L'idée semble bonne: Philippe se manifeste, mais toujours trop tôt ou trop tard. Enfin, un rendez-vous est fixé à New York, au dernier étage de l'Empire State Building, "au plus près du paradis". Fanette qui doit passer trois jours à Manhattan pour y voir les œuvres de son artiste, rencontre un photographe (William Hurt) qui va lui compliquer la vie.

Il faut pas mal de temps à Tonie Marshall pour raconter tout ça, pas mal de temps à Catherine Deneuve pour se réconcilier avec ses chaussures, pas mal de temps au public pour accepter d'être tombé dans une impasse. Le film se veut élégant, il affiche une prétention artistique qui sonne creux. L'histoire est compassée de bout en bout, rien ne fonctionne vraiment. Au plus près du paradis n'a vraiment pas trouvé l'état de grâce.