xXx-Triple X

Affiche xXx-Triple X
Réalisé par Rob Cohen
Pays de production U.S.A.
Année 2002
Durée
Musique Randy Edelman
Genre Action, Aventure
Distributeur Columbia TriStar Films
Acteurs Samuel L. Jackson, Vin Diesel, Asia Argento, Mat Hoffman, Brian Deegan
N° cinéfeuilles 446
Bande annonce (Allociné)

Critique

xXx est un thriller d'espionnage et d'action qui a l'heureuse idée, de temps en temps, de ne pas se prendre trop au sérieux et d'essayer de renouveler le genre.

xXx-TRIPLE X démarre sur les chapeaux de roue. Tout laisse à penser qu'il s'agit encore une fois d'un film américain où l'action sera prioritaire, où tout sera sacrifié sur l'autel de la vitesse, du bruit et de la violence. Et c'est d'ailleurs bien ce qui se passe pendant un bon quart d'heure. Après quoi les affaires se calment. Il faut dire qu'avec plusieurs règlements de comptes sollicitant fortement les tympans, quelques ballets d'hélicoptères ferraillant en tous sens et un rodéo de moto-ailée volant au-dessus d'un repaire de trafiquants de cocaïne (on a très vite passé des Etats-Unis en Colombie), le spectateur se demande si son fauteuil tiendra encore le coup très longtemps. Entre-temps - et malgré les décibels - on avait tout de même compris que Xander Cage, alias xXx (Vin Diesel), sportif de l'extrême et amateur de sensations fortes, avait été repéré et testé par Gibbons (Samuel L. Jackson), directeur des services de renseignements américains (NSA), et qu'il avait été finalement choisi, malgré son sale caractère, pour exécuter une mission d'espionnage quasiment désespérée: affronter à Prague un ressortissant tout dévoué à la mère Russie, Yorgi (Marton Csokas), un mégalomane au faciès inquiétant et bien décidé, parce qu'il a perdu toutes ses illusions (politiques?), à faire sauter quelques-unes des plus belles villes de la planète, à savoir Paris, Londres, Prague et... Washington.

Passons sur l'habituel message made in USA qui confie à son service d'espions le soin de sauver l'Europe et le monde libre d'une destruction biochimique concoctée par un nouveau Dr Noo. Le schéma est maintenant connu. C'était d'ailleurs déjà - on se souvient de BONS BAISERS DE RUSSIE - celui qui présidait aux premiers films de James Bond.

L'espion Xander Cage apparaît donc comme la nouvelle version - jeune et tatouée - de l'agent 007, où le crâne rasé et les qualités de sportif hors du commun de Vin Diesel ont remplacé le nœud papillon, le smoking et la distinction de Sean Connery (et de ses successeurs): xXx sait se lancer dans le vide avec une voiture et se récupérer en parachute, faire du snowboard sous le front d'une avalanche, se rétablir en sky surf après avoir sauté d'un avion et utiliser les gadgets les plus sophistiqués. Mais au-delà de ces exploits on découvre aussi chez lui un petit côté anti-héros décontracté, sympathique et non dépourvu d'humour.

Le film de Rob Cohen présente un spectacle dans la tradition - renouvelée donc - du film d'espionnage. On retrouvera même, par-ci par-là, des clins d'œil à l'adresse de 007: même manichéisme, même prédilection pour les gadgets, même suspense maintenu jusqu'à la dernière seconde, mêmes présences féminines mystérieuses et même type de happy end.

On objectera que tout cela a coûté fort cher, que les dialogues sont pauvres et que le niveau de la réflexion se situe au ras du sol. C'est vrai, mais pourquoi faire la fine bouche devant des décors somptueux, des palaces luxueux, des effets spéciaux réussis et des exploits qui se situent au-delà de l'impossible? Surtout si quelques touches d'humour s'en viennent mettre un peu d'huile dans les rouages de cette grosse machine, où le courage le dispute au cynisme, où la mort vraie se révèle être fausse, où l'espion authentique côtoie l'agent double (ou triple) et où l'on ne lésine pas sur les imprévus. xXx-TRIPLE X est un film au scénario efficace, solidement bâti, qui n'a d'autre ambition que de divertir, et qui le fait sans trop d'esbroufe. A qui n'a pas crainte d'être un peu chahuté, le plaisir est garanti.

Antoine Rochat