Critique
Ce film à la limite du supportable mais qu'il faut affronter relate le parcours professionnel d'un photographe américain hors du commun, James Nachtwey. Il nous parle de ses motivations, de ses peurs, de son quotidien de grand reporter de guerre. Le Kosovo, l'Indonésie, la Palestine, mais aussi New York et Hambourg sont le théâtre de ses activités; parce que la détresse économique ou morale fait également partie des injustices que Nachtwey veut dénoncer.
Il est rare que le cinéma nous conduise aussi près de la guerre et nous donne d'aborder les images de l'horreur avec autant d'incitation à réfléchir. Cela tient surtout à la personnalité de Nachtwey qui, loin du cliché habituel du baroudeur endurci, apparaît d'abord comme un être possédant une certaine éthique et profondément respectueux de la détresse des autres. L'édito de la page 3 de cette revue reprend quelques éléments de ce poignant documentaire.
Georges Blanc