Réalisé par | Irokazu Kore-Eda |
Pays de production | Japon |
Année | 2016 |
Durée | |
Musique | Hanaregumi Shin-Kokyu |
Genre | Drame |
Distributeur | agorafilms |
Acteurs | Yoko Maki, Hiroshi Abe, Kirin Kiki, Yoshizawa Taiyo, Sosuke Ikematsu |
Age légal | 8 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 759 |
Trois générations se côtoient occasionnellement dans l’appartement subventionné de la grand-mère (Kirin Kiki), dont la cuisine attire enfants et petits-enfants. Le grand-père, disparu il y a peu, a laissé à son fils Ryota (Hiroshi Abe) le moins bon de son caractère. Celui-ci, séparé de Kyoko (Yoko Maki) et père de famille, a déçu ceux qui comptaient sur son talent d’écrivain et s’est laissé avaler par le goût du jeu. Exerçant un métier misérable, en perpétuel état de mensonge, ingénieux seulement pour trouver de l’argent, il apparait comme un parasite incurable. Seul lui reste peut-être l’amour qu’il porte à son fils (Yoshizawa Taiyo), qu’il ne peut voir qu’une fois par mois.
Le Japonais Kore-Eda est un observateur très fin des relations sociales, des familles en particulier (Nobody knows, 2004, Tel père, tel fils, 2013). La façon dont il laisse les caractères se dévoiler au fil d’un plan, d’une phrase ou d’une expression est particulièrement délicate. Rien n’est donné d’entrée, mais les éléments de l’histoire prennent leur place peu à peu, au gré de la mise en scène. Une conversation désabusée entre la grand-mère et sa fille laisse entrevoir ce que fut le grand-père. Un aliment un peu avarié dévoile un budget restreint…
L’adolescence est gonflée de rêves, mais devient-on vraiment ce que l’on veut, se demande le réalisateur. La question se pose surtout pour Ryota, personnage central, qui s’impose d’emblée par le pire aspect de sa personnalité: un raté. De fait, l’enjeu du film consiste à faire apparaître sa vérité intérieure. Comme le dit la grand-mère à ses fourneaux, il faut laisser les ingrédients macérer toute la nuit pour qu’ils révèlent leur goût.
L’art de Kore-Eda commence par sa grande compréhension des êtres humains et se poursuit par la façon dont il l’expose. La fluidité de son récit laisse croire à une spontanéité totale, un naturel saisi par hasard. Quelque chose, dans ce cinéma patient, semble recommander la prudence avant d’articuler un jugement. Apprendre à connaître, laisser la confiance ouvrir l’esprit, peut-être alors l’effort sera-t-il récompensé. La chanson qui accompagne le générique de fin le suggère tout en douceur.
Serge Molla
Nom | Notes |
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Geneviève Praplan | 15 |
Nadia Roch | 12 |
Anne-Béatrice Schwab | 15 |
Philippe Thonney | 12 |