Réalisé par | Jia Zhangke |
Pays de production | Chine, Japon |
Année | 2013 |
Durée | |
Musique | Giong Lim |
Genre | Drame |
Distributeur | filmcoopi |
Acteurs | Zhao Tao, Wu Jiang, Wang Baoqiang, Luo Lanshan, Jiayi Zhang |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 695 |
Fait-il bon vivre dans la Chine contemporaine? Même pas quand on est riche, laisse entendre le réalisateur chinois qui vit toujours à Pékin, malgré l’audace de ses films. Dans A Touch of Sin, il évoque l’histoire vraie de quatre personnes. L’ouvrier Dahai (Jiang Wu) se transforme en justicier pour n’avoir pas été écouté quand il reprochait à son patron de s’enrichir aux dépens de ses employés. San (Wang Baoqiang) parcourt le pays et se risque au pire pour gagner de l’argent. Xiao Yu (Zhao Tao), hôtesse dans un salon de massage, souffre d’une longue liaison avec un homme marié qui ne tient jamais sa promesse de divorce. Hui (Luo Lanshan) passe d’un petit boulot à l’autre, avec le sentiment qu’on se moque de lui.
Aucun de ces protagonistes ne parvient à survivre sans faire appel à la violence. «La transformation de la Chine s’est faite au profit de certaines régions et au détriment d’autres. L’écart entre riches et pauvres se creuse de plus en plus. Les gens ont le moral en berne car ils sont de plus en plus confrontés à des exemples de richesses, mais aussi à l’injustice sociale. Pour les plus faibles qui n’ont pas l’habitude de parler, la violence peut devenir le moyen le plus rapide et le plus efficaces de conserver sa dignité.»
Cette réalité dramatique a poussé le réalisateur à tourner un film sur le sujet. A partir de quatre faits divers très violents, il construit une œuvre de fiction qui ne cache rien des difficultés subies dans différentes régions du pays. Ses personnages traversent des situations conflictuelles avec une autre personne – patron, ami, famille; ils sont aussi en guerre avec eux-mêmes, mal dans leur peau, mal dans leur vie, mal dans un pays qui avance trop vite pour eux, détruisant un lien social lourdement compensé par la technologie.
Jia Zhang-Ke oppose la Chine –ou plus généralement le libéralisme sauvage – au devenir des citoyens qui y vivent. Ou plutôt, à l’absence de devenir, la pression qu’ils subissent pouvant être mortelle. L’art, cependant, résiste envers et contre tout. On le comprend à travers la présence d’un théâtre qui semble se nourrir des drames vécus par chacun en les répétant, les soulignant, leur donnant un sens nouveau. S’il y a de l’espoir, ce ne sera que devant la petite scène où les souffrances vécues sont sublimées et où le public trouve son exutoire.
Geneviève Praplan
Nom | Notes |
---|---|
Geneviève Praplan | 18 |
Georges Blanc | 17 |
Daniel Grivel | 15 |
Nadia Roch | 17 |
Antoine Rochat | 17 |
Anne-Béatrice Schwab | 15 |