Funny Games U.S.

Affiche Funny Games U.S.
Réalisé par Michael Haneke
Pays de production U.S.A.
Année 2007
Durée
Genre Thriller
Distributeur Les Films du Losange
Acteurs Naomi Watts, Tim Roth, Michael Pitt, Siobhan Fallon, Brady Corbet
Age légal 16 ans
Age suggéré 18 ans
N° cinéfeuilles 567
Bande annonce (Allociné)

Critique

Présenté en compétition officielle à Cannes en 1997, FUNNY GAMES avait provoqué un choc. Racontée par le cinéaste autrichien Michael Haneke, l’histoire de ces deux individus élégants et courtois qui s’invitent dans la maison de vacances d’une famille et qui, après avoir annoncé la mort de ses trois occupants, font preuve d’une cruauté cynique durant douze heures d’une tension insoutenable, tout cela n’était pas passé inaperçu.

Rebelote aujourd’hui, et copie conforme de cette pénible liquidation physique: tout est repris du premier opus, jusque dans les plus petits détails des dialogues, des cadrages et des décors. Avec FUNNY GAMES U.S., Michael Haneke procède à son propre remake, gardant les mêmes images de violence, tout en s’efforçant de démontrer l’horreur de son fonctionnement plutôt que de trop s’attacher à son expression d’ordre réaliste ou physique. On retrouve le même cynisme cruel chez les deux assassins et si, dans la famille, l’équilibre parental n’est peut-être plus tout à fait identique, si le dialogue final entre les deux tueurs est sans doute plus étoffé, cela ne change pas grand-chose à la donne.

Que dire de plus? C’est vrai que le problème de la violence est récurrent, que nous sommes, peu ou prou, des adeptes du voyeurisme et qu’il serait bon d’analyser nos propres réactions. Dans la plupart de ses films - depuis LE 7e CONTINENT (1988) jusqu’à CACHE (2005) -, Haneke soulève de bonnes questions, mais sa démarche est discutable parce qu’on décèle souvent chez lui, comme ici, des relents de complaisance difficile à défendre. On objectera qu’on rouvre l’éternel débat sur la nécessité de décrire la violence pour pouvoir lutter contre elle, etc.

Pour qui a encore en mémoire le film de 1997, tout effet de surprise est donc exclu. On connaît l’histoire. Le remake ressemble peut-être plus à du cinéma: les deux acteurs américains Naomi Watts et Tim Roth ne sont pas des inconnus, alors que Susanne Lothar et Ulrich Mühe l’étaient à l’époque. Et, en dix ans, l’image de la violence et celle des «jeux amusants» que l’on découvre sur les écrans, petits ou grands, ont aussi changé. Le sujet est inépuisable (voir l’édito de Serge Molla dans CF n. 566).

Antoine Rochat