Ama-San

Affiche Ama-San
Réalisé par Claudia Varejao
Pays de production Suisse, Portugal, Japon
Année 2016
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Vinca Films
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 16 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 763

Critique

Documentaire tourné au Mozambique et déjà projeté dans différents festivals internationaux (dont «Visions du Réel», en 2016), Ama-San (litt. «Les femmes de la mer») est une co-production (Suisse, Portugal et Japon) réalisée par Claudia Varejao, photographe de métier. Dans un endroit retiré du Japon – le village de Wagu, sur la péninsule d’Izu - une équipe de femmes pêcheuses s’est organisée, de longue date, pour subvenir aux besoins de la communauté. Chaque jour, elles plongent dans l’Océan Pacifique à la recherche d’algues, de crustacés et de coquillages pour se nourrir, elles et leurs familles, ou pour en faire du commerce. Avec une seule bouffée d’oxygène qui doit suffire, sans aucun appareil de plongée, avec seulement quelques vêtements de protection, Matsumi, Mayumi et Masumi restent dans l’eau jusqu’aux limites de leur résistance physique. Une rude épreuve que les femmes du village (elles ont entre 40 et 80 ans !) affrontent courageusement depuis, dit-on, plus de deux mille ans.

A travers ce travail de chasseresses marines, c’est le rôle traditionnel des femmes au sein d’une certaine société japonaise qui est mis ici en évidence. La réalisatrice suit ces femmes (d’allure moderne, mais qui sont en même temps comme issues d’un autre temps) jusque chez elles, dans la routine quotidienne de leurs vies familiales, avec leurs enfants. Presque pas d’hommes dans ce monde, mis à part le capitaine du bateau qui emmène les pêcheuses sur leurs lieux de travail.

Ama-San est un tableau social sans événement particulier, un film constitué de séquences et de plans souvent silencieux. Claudia Varejao est photographe et l’esthétique du film, très soignée, le rappelle souvent (cadres précis, choix des couleurs, longs plans fixes presque magiques). Des images d’un monde «à part», peut-être en voie de disparition. Une écriture calme et fluide accompagne cette plongée à la fois dans des fonds de mer et dans une petite société qu’on aurait souhaitée mieux décrite dans ses rapports sociaux. Dialogues et commentaires se font trop rares. Le film se focalise sur les plongées marines, mais reste – s’agissant aussi d’un tableau de l’ensemble d’une communauté villageoise – un peu lisse et trop en surface.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 13