L'édito de Anne-Béatrice Schwab - Dégoûts et des couleurs…

Le 07 novembre 2012

Certains films, tel BACHELORETTE provoquent chez beaucoup de spectateurs une réaction immédiate de rejet viscéral, suscité par l’ineptie des échanges verbaux, des personnages bêtes et méchants, des comportements à la fois infantiles et sexistes, une exploitation complaisante de la vulgarité, une affligeante médiocrité.

Il y a ensuite l’étonnement face à ceux qui apprécient ce type de production, et même la stupéfaction lorsqu’il s’agit de personnes qui aiment et connaissent bien le cinéma.

En cherchant à comprendre les raisons de leur engouement, il est courant d’entendre: «C’est rigolo!»; «C’est bourré de clins d’œil à d’autres films!»; «L’actrice qui joue dans ma série préférée est formidable!», «Trop cool!»

La réalisatrice de BACHELORETTE se dit même passionnée par les questions de morale et déclare avoir eu l’ambition de faire rien moins qu’un état des lieux du mariage, de la complexité des relations d’amitié et de la condition féminine dans la mentalité américaine contemporaine… C’est plutôt raté!

Or, même si nos enfants ont des références, des goûts, des valeurs et des cultures différentes, même si la mode ambiante nous enjoint de cultiver l’esthétiquement correct qui consiste à proclamer que tous les goûts sont dans la nature, que tous doivent être mis sur pied d’égalité, que le genre scatologique a aussi ses lettres de noblesse et qu’il faut surtout se garder de tout jugement de valeur… battons-nous contre ce vide sidéral, contre ces films qui ne contiennent pas la plus petite étincelle d’humour, de tendresse, d’autodérision ou d’inventivité; battons-nous contre tout ce qui fait régresser, abêtit et fait appel aux instincts les plus primaires pour faire fonctionner le tiroir-caisse; battons-nous contre tout ce qui, finalement, fait injure au spectateur.

Anne-Béatrice Schwab (CF 668)