Coupez !

Affiche Coupez !
Réalisé par Michel Hazanavicius
Titre original Coupez !
Pays de production France
Année 2022
Durée
Musique Alexandre Desplat
Genre Comédie
Distributeur JMH Distributions SA
Acteurs Romain Duris, Bérénice Bejo, Grégory Gadebois, Finnegan Oldfield, Matilda Lutz, Sébastien Chassagne
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 878

Critique

Remake du génial Ne coupez pas! - une petite pépite japonaise débordant d’inventivité et véritable message d’amour à l’artisanat du 7e art - la dernière réalisation de Michel Hazanavicius ne propose rien d’autre qu’un copier-coller sans intérêt.

En avril 2022, le projet, originellement intitulé Z (comme Z), est rebaptisé Coupez! La raison est la symbolique accordée à l’ultime lettre de l’alphabet dans le conflit russo-ukrainien. Avant cela, il devait être découvert à Sundance en janvier, mais une certaine pandémie en a décidé autrement. C’est donc à Cannes, hors compétition et en ouverture du festival, que le film du réalisateur des deux premiers OSS 117 et de The Artist a été présenté.

Tuons immédiatement tout suspense. En reprenant précisément le scénario de l’œuvre originale, Coupez! n’a que peu d’intérêt tant il n’offre rien de neuf (à l’exception du personnage de Fatih, incarné par Jean-Pascal Zadi, absent de l’original et donnant lieu à quelques scènes bien senties). Même entame sous forme de série Z zombiesque, même structure et même révélation, un tel film est dénué de sens aux yeux de toute personne ayant pris connaissance de l’œuvre matricielle. À l’instar des franchises qui tirent sur la corde jusqu’à l’épuisement ou, dans le même registre, l’insipide série Mouche, ersatz sans saveur de l’immanquable Fleabag, nous sommes en droit de nous demander où se situe la démarche artistique d’une telle entreprise. Et quelle en est l’utilité.

D’autant plus lorsque, en singeant l’œuvre dont il s’inspire, le film sous-entend que le public (français comme japonais) n’aurait pas l’intelligence ou l’ouverture d’esprit de s’intéresser (et potentiellement de comprendre) les codes d’une culture étrangère. Renforçant ainsi des idées reçues qui ne mériteraient qu’une chose: être détruites. Et qui le sont occasionnellement avec succès, en attestent les récentes réalisations provenant notamment de Corée du Sud et qui ont réussi à faire leur place dans le paysage cinématographique occidental.

Loin d’être intrinsèquement un mauvais film, Coupez! n’a juste aucune raison d’être. Il est alors difficile, pendant que le générique de fin défile, de lire le nom du réalisateur français comme scénariste en connaissant la genèse de l’œuvre. Il ne reste qu’à espérer que le long métrage sera présenté et vu en connaissance de cause. Et que le public n’oubliera pas que, très souvent, l’original vaut bien mieux que la copie.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 7