Compétition officielle

Affiche Compétition officielle
Réalisé par Gastón Duprat, Mariano Cohn
Titre original Competencia oficial
Pays de production Espagne, Argentine
Année 2021
Durée
Genre Comédie
Distributeur Pathé Films
Acteurs Penélope Cruz, Antonio Banderas, José Luis Gómez, Oscar Martinez, Manolo Solo, Nagore Aramburu
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 878

Critique

Compétition officielle se veut satire d’un certain monde du cinéma, avec ses acteurs égotiques (Banderas et Martínez), sa réalisatrice queer-intello-fantasque (Cruz), son producteur milliardaire qui ne sait pas quoi faire de son argent… mais qui s’avère être exactement le genre de produit qu’il tente de dénoncer. Construit en une longue succession de scènes évoquant le pire de la performance contemporaine – les « ateliers » que la cinéaste propose à ses deux acteurs, pour observer la compétition (!) qui se noue entre eux – le film multiplie les (mauvaises) idées formelles. Des cadrages millimétrés aux bâtiments ultra « design » qui accueillent l’action, des expérimentations sonores aux images dédoublées (miroirs et caméras abondent), rien ne fait mouche car tout est gratuit, sans lien avec l’intrigue. Démonstration grossière, qui abuse de sa réflexivité pour se dédouaner de ses manquements. Comment, en effet, ne pas entendre la phrase prononcée par Penélope Cruz comme une moquerie jetée au public : « Les gens n’aiment pas ce qu’ils ne comprennent pas mais le plus important est souvent ce que l’on ne comprend pas ». Donc si à ce stade vous vous ennuyez, c’est que vous êtes bêtes. Une parade qui sera réutilisée à la fin, pour justifier de ne pas savoir comment conclure. Les films qui mettent en abyme le travail même de réalisation sont légion. Mais la plupart possèdent ce qui manque ici : le courage de proposer plutôt que de faussement moquer et dénoncer, d’y mettre du cœur et non du mépris et de la froideur, bref d’être une déclaration d’amour à cet art tout en l’interrogeant. Ce à quoi échouent ici les réalisateurs. Dommage que le trio d’acteurs – au demeurant excellent – se soit prêté à une telle mascarade !

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 7