Les Animaux Fantastiques : les Secrets de Dumbledore

Affiche Les Animaux Fantastiques : les Secrets de Dumbledore
Réalisé par David Yates
Titre original Fantastic Beasts: The Secrets Of Dumbledore
Pays de production U.S.A., Grande-Bretagne
Année 2022
Durée
Musique James Newton Howard
Genre Fantastique, Aventure
Distributeur Warner Bros.
Acteurs Jude Law, Mads Mikkelsen, Eddie Redmayne, Ezra Miller, Dan Fogler, Alison Sudol
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 877

Critique

Lorsque la réalité prend le pas sur la magie: plus de trois ans après son second volet, Les Crimes de Grindelwald, Les Animaux fantastiques revient avec un troisième opus. Johnny Depp évincé, c’est Mads Mikkelsen qui reprend la baguette. Il se révèle en un Gellert Grindelwald glacial et cruel très convaincant. Malgré des protagonistes et un univers magique à haut potentiel, le film table davantage sur un récit politique, sans réel intérêt dramaturgique.

«J’étais amoureux de toi.» Cette révélation marque la confirmation officielle de l’identité homosexuelle de l’un des piliers de la saga Harry Potter, avant le générique. Voilà l’un des secrets de Dumbledore révélé, alors que l’on est à peine installé dans son siège de cinéma. Le spectateur renoue avec la magie au milieu d’un café, parmi les Moldus. De part et d’autre d’une tasse de thé, un élégant et mélancolique Albus Dumbledore (Jude Law), et un mage obscur, Gellert Grindelwald (Mads Mikkelsen).

Une divulgation retentissante? Pas tant que ça: le montage coupe net et débarque dans une forêt luxuriante, avec un Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) occupé à accoucher un Qilin, une créature à cheval entre le dragon et la biche, avec des écailles de poisson. Après le secret, voilà le deuxième ingrédient promis par le titre du film: un animal fantastique. Alors que les deux éléments essentiels de la recette commencent tout juste à dorer dans la marmite, la maïzena du récit est ajoutée dans la précipitation: l’affrontement entre le bien et le mal. De fait, la clique du Mal, à savoir les sorciers du clan Grindelwald, arrive fissa. Le pourquoi du comment importe peu finalement, il s’agit avant tout de fixer le décor et de placer rapidement les Gentils et les Méchants. La sauce prend, mais elle est lourde à digérer. Après maints coups de baguette plus ou moins réussis, David Yates parvient à nous mener de Berlin au Bhoutan, à travers plusieurs séquences où les personnages marchent à travers des murs ou tourbillonnent dans les airs.

Le monde parallèle des Animaux fantastiques est immersif et somptueusement construit: les costumes, de la quadruple lauréate d’un Oscar, Colleen Atwood, sont magnifiques, et le concepteur de production, Stuart Craig, donne à tout ce qui n’est pas entièrement CGI un éclat Art déco de toute beauté. Cette attention esthétique ne peut dissimuler l’essoufflement de la série: toujours moins de créatures magiques, avec un récit porté davantage sur des complots politiques. On est loin de l’atmosphère enchantée et espiègle de Poudlard. Par son ton grave et sérieux, le film est (trop) souvent très adulte. Seule scène humoristique: l’évasion d’une sorte de donjon-prison, rempli de crustacés sortis tout droit de l’enfer, amène une touche de légèreté bienvenue au reste du récit décidément bien sombre.

Pour une franchise qui promettait cinq films avant même la sortie du premier, Les Animaux fantastiques reste une expérience incomplète: née d’un univers fantastique, mais toujours à la recherche d’une magie qui lui est propre.

Noémie Desarzens

Appréciations

Nom Notes
Noémie Desarzens 13