Sonic 2 le film

En 2020, malgré des critiques unanimes et judicieuses oscillant entre le pas terrible et le catastrophique, Sonic réussissait le meilleur démarrage en salles de l’histoire pour un film dont le héros était un personnage de jeu vidéo. Le 2 était obligatoire, le 3 est déjà annoncé.

Ce Sonic 2 est une suite ininterrompue de morceaux de bravoure techniques, d’action, de tournoiements, de gags visuels, d’animation parfaite, de références musicales, de cabotinage effréné de Jim Carrey... mais que d’ennui, que de bâillements, que de coups d’œil à la montre! Deux heures dans ces conditions, c’est très long.

Le célèbre hérisson des jeux Sega revient dans une suite visiblement faite à la va-vite au niveau de son écriture, de son rythme, ainsi que du traitement infligé aux humains de l’histoire, fades et mollassons. La «famille d’accueil» de Sonic se révèle presque aussi lymphatique que celle d’Alf, ce qui n’était pas le cas dans le premier film. Aucun moment ne reste dans les mémoires à l’exception d’une scène de mariage rendue hilarante par la prestation de l’actrice jouant la future mariée.

Le premier quart d’heure montre visiblement que les créateurs ont cherché à surpasser le film précédent et de faire plus gros, plus fort, plus spectaculaire. Mais les moyens dépensés pour la technique n’ont jamais compensé les faiblesses de rythme et d’écriture. Les personnages humains sont narrateurs de plusieurs intrigues secondaires fort peu intéressantes, et qui conduisent le film à une durée de deux heures, évidemment trop longue pour le public jeune visé. De plus, le scénario tente bizarrement de ratisser large en s’adressant à tous les âges, sans aller au bout des différents messages. Quelques éléments de morale destinés au jeune public mais noyés dans l’action, ainsi que des maximes pour adultes à peine esquissées. Alors on trouve bien quelques gags rigolos, de l’action ébouriffante et Jim Carrey qui fait son numéro efficace et bien rodé, même s’il devient assez rapidement un personnage secondaire. Mais pour un film dont le héros est un hérisson supersonique, le film manque singulièrement de piquant.