Le Collier rouge

Affiche Le Collier rouge
Réalisé par Jean Becker
Titre original Le Collier rouge
Pays de production France
Année 2016
Durée
Musique Johan Hoogewijs
Genre Drame, Thriller
Distributeur JMH Distributions SA
Acteurs François Cluzet, Nicolas Duvauchelle, Jean-Quentin Chatelain, Patrick Descamps, Sophie Verbeeck, Tobias Nuytten-Vialle
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 786
Bande annonce (Allociné)

Critique

En 2014, Jean-Christophe Rufin s’est vu décerner le Prix Maurice Genevoix pour son livre Le Collier rouge. Maurice Genevoix (1890-1980), écrivain et académicien français, auteur de textes qui fleurent bon la campagne et célèbrent l’union spirituelle entre l’homme et la nature. On retrouve cet esprit dans l’adaptation que Jean Becker tire de l’ouvrage de Rufin: les foins, les chèvres, les villages sertis dans la verdure… Une nature de 1919, un peu passéiste à vrai dire, rendue ni tout à fait comme à l’époque, ni tout à fait comme aujourd’hui, apte à susciter la nostalgie. Et puis il y a la Première Guerre mondiale.

Et l’on aurait à peu près tout dit sur le film. Mais il y a tout de même une histoire, sympathique au demeurant, celle d’un chien qui aboie dans une cour malgré les pierres qu’on lui jette. Un juge militaire, le commandant Lantier (François Cluzet), apprend qu’il appartient à Morlac (Nicolas Duvauchelle), le dernier prisonnier retenu à la caserne. Mais pourquoi ce soldat intelligent, dont le comportement héroïque au combat a été récompensé par la Légion d’honneur, croupit-il ici? C’est ce que cherche à comprendre le commandant Lantier, lui-même désabusé par le carnage qui vient de dévaster l’Europe.

«Le film n’est surtout pas une évocation historique de la guerre de 14-18, mais une histoire entre deux hommes, une femme et un chien, où il est question de fidélité et d’amour. Ce qui m’intéressait, c’était le cheminement de la pensée de Morlac, un homme simple, un paysan qui vit un cauchemar», explique le réalisateur.

Dans un style très convenu, Jean Becker utilise l’enquête de l’officier pour revenir au passé. Il éclaire la vie du village sans trop montrer les difficultés engendrées par la guerre, tourne autour de Valentine (Sophie Verbeeck) qui constitue le nœud du problème. Il part également au front où Morlac lutte courageusement et démontre la fidélité du chien pour son maître. Mais le réalisateur ne s’attarde pas sur le sujet central du film que mettent pourtant en exergue le caractère et la situation de son héros. Quel est le sens de la guerre, pourquoi des officiers en retrait jettent-ils les troupes au feu, dans la boue des tranchées? Comment, dans ces conditions, rendre justice?

La relation entre Valentine et Morlac vient troubler la question avant de la noyer complètement. Ce qui aurait pu être une réflexion sur les injustices de la guerre se mue en romance. Même les convictions de Morlac - c’est le point le plus décevant - finissent par s’estomper; ses beaux arguments ne tenaient que par la frustration amoureuse. Le Collier rouge abandonne son propos et se contente d’une jolie histoire, un peu grave, habitée de personnages sincères. Une histoire idéale aux belles couleurs de saisons, une histoire compassée.

Invité-e

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12