Moi, Tonya

Affiche Moi, Tonya
Réalisé par Craig Gillespie
Titre original I, Tonya
Pays de production U.S.A.
Année 2017
Durée
Musique Peter Nashel
Genre Drame, Biopic, Comédie
Distributeur Elite
Acteurs Allison Janney, Sebastian Stan, Margot Robbie, Julianne Nicholson, Mckenna Grace, Paul Walter Hauser
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 785
Bande annonce (Allociné)

Critique

Sur l’affiche d’I, Tonya, on découvre ce slogan promotionnel: "Aussi fort que Les Affranchis". C’est évidemment très exagéré. Toutefois, la comparaison avec le chef-d’œuvre de Scorsese n’est pas totalement incongrue, le réalisateur Craig Gillespie ayant, que cela soit conscient ou non, rendu un hommage appuyé au travail du Maître. On y trouve les ingrédients avec lesquels Scorsese jongle à la perfection: mouvements de caméra audacieux, ralentis, scènes d’interviews dans lesquelles les personnages s’adressent directement aux spectateurs, voix off très importante et brillante bande-son rock’n roll. Si Scorsese avait choisi ce sujet, sans doute aurait-il proposé un film peu éloigné de celui qui nous occupe ici.

Rappelons tout d’abord que Tonya Harding, après une enfance difficile sous la coupe d’une mère alcoolique et brutale, devint l’enfant chérie de l’Amérique en étant la première étasunienne à réussir le triple axel. Elle mena une brillante mais courte carrière dans le patinage artistique avant d’être soupçonnée d’avoir agressé (ou arrangé l’agression) de sa rivale Nancy Kerrigan à coups de barre de fer. On s’interroge d’abord sur la nécessité de faire, plus de 20 ans plus tard, un film sur ce fait divers, qui à l’époque avait surtout passionné les professionnels du patinage et les échotiers du monde entier. Et surprise, le résultat est enlevé et drôle. Non seulement par son style scorsesien déjà évoqué, mais aussi par sa démarche. Le spectateur est prévenu que le film ne dévoilera pas la vérité sur l’innocence ou la culpabilité de la patineuse. Le but est de montrer le parcours d’une peste à qui l’on trouve des excuses, d’une femme formée dès l’enfance à devenir une légende typiquement américaine au mépris de ses souhaits et états d’âme, et d'une héroïne entourée de parasites toxiques de toutes sortes qui l’exploitent. Mais ce film est avant tout un exercice de style réussi, drôle et superbement interprété. Margot Robbie (autre point commun avec Scorsese) est surprenante. Quant à Allison Janney, dans le rôle de l’abominable marâtre, elle délivre une performance à oscariser de toute urgence.


Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 15
Nadia Roch 15