Wajib - L'invitation au mariage

Affiche Wajib - L'invitation au mariage
Réalisé par Annemarie Jacir
Titre original Wajib
Pays de production Palestine
Année 2017
Durée
Genre Drame
Distributeur Trigon-film
Acteurs Mohammad Bakri, Saleh Bakri, Maria Zreik, Rana Alamudin Karam
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 785
Bande annonce (Allociné)

Critique

Il existe en Palestine une tradition appelée «wajib» selon laquelle les invitations à un mariage se doivent d’être transmises de main à main. Abu (Mohammad Bakri), 65 ans, est instituteur au nord de la Palestine, à Nazareth, ville arabe occupée depuis septante ans par l’Etat d’Israël. Sa fille Amal (Maria Zreik) va se marier et son frère Shadi (Saleh Bakri) est revenu à cette occasion de Rome pour aider son père dans la distribution des invitations. Jeune homme rebelle, il y a émigré il y a plusieurs années à cause de son engagement politique aux côtés de l’OLP. La mère d’Amal et de Shadi, elle, a quitté mari et enfants il y a longtemps déjà pour aller vivre aux Etats-Unis avec un nouvel époux.

Au volant de sa vieille Volvo Abu emmène son fils dans les rues de Nazareth. Ils frappent aux portes et sont le plus souvent invités à entrer et à bavarder un moment. Diverses tensions entre Abu et son fils vont surgir: Shadi estime que son père fait trop de concessions aux Israéliens, mais il ne se rend pas compte que les conditions de vie à Nazareth – 74’000 habitants, Palestiniens chrétiens (40%) et musulmans (60%) - ont bien changé et se sont péjorées depuis son départ.

La cinéaste palestinienne Annemarie Jacir a mis en place une sorte de road movie urbain d’une journée au cours de laquelle Abu et Shadi évoqueront les souvenirs du passé et les difficultés du présent, dans une approche souvent opposée. Nazareth, la plus grande ville de la Palestine «historique», aujourd’hui Etat d’Israël, est le troisième personnage du film. Abu appartient à la minorité palestinienne qui a préféré rester sur place plutôt que de mener une vie de réfugiés, même si ses habitants sont considérés comme des citoyens de 2e catégorie, privés d’une partie de leurs droits. Tantôt confrontés aux gens qu’ils rencontrent de maison en maison, tantôt enfermés dans leur voiture, Abu et Shadi sont obligés de se parler et de s’affronter. Wajib est ainsi un film «très dialogué», même si père et fils ne se disent pas tout… Avec réalisme, sensibilité et humour le film aborde de nombreux thèmes d’actualité, soutenu par une excellente direction d’acteurs - Mohammad et Saleh Bakri sont aussi père et fils dans la vraie vie.

Tout au plus pourrait-on regretter que quelques situations évoquées n’aient pu être mises en images, plutôt que transmises par les dialogues.


Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 15
Geneviève Praplan 15