L'édito de Sabrina Schwob - Du cinéma confiné

Le 18 novembre 2020

Deuxième couperet, plus attendu que le premier, pour l’industrie du cinéma. Si beaucoup ne peuvent poursuivre leurs activités - les exploitants de salles et distributeurs principalement - et que les conséquences sur l’ensemble des acteurs du milieu sont pour le moment inestimables, nous avons toutefois la chance, pour notre part, de pouvoir continuer à voir et partager, avec vous, notre regard sur des œuvres, dans des circonstances certes différentes. Sans vous et votre fidélité, dont nous vous remercions chaleureusement, rien de tout cela ne serait possible.

Ce numéro se veut alors un îlot, une bulle d’air, loin de l’agitation et des inquiétudes provoquées par cette crise. En ravivant notamment le souvenir du VIFFF, consacré au cinéma comique, par un retour sur les films de la sélection officielle.

Le mode de visionnement variant, le format de ce numéro, est également assez atypique: les seules critiques à suivre le modèle habituel (un texte, un film) concernent deux séries. L’originalité demeure dans le choix du sujet, en entrant dans l’univers de personnes sourdes, pour l’une d’entre elles, tandis que la seconde, Social Distance, nous tend, non sans inventivité formelle, un miroir sublimant nos vies confinées.

Pour le reste, des articles approfondis, aussi bien sur des pépites oubliées du cinéma et des ouvrages en lien avec cet art, que sur les fantômes venus hanter la vie de la personne aimée, en passant par la (re)découverte de la cinéaste Barbara Loden, spectre ayant obsédé longtemps la pensée de Nathalie Léger qui lui consacre un ouvrage. Mais encore, un article sur le Nouveau cinéma brésilien qui revient sur des œuvres qui, pour une partie d’entre elles du moins, confirment la possibilité de réaliser des films de qualité, aujourd’hui encore, sans budget aucun, mais avec surtout une caméra et un (ou plusieurs) sujet(s) qui propose(nt) une perspective nouvelle ou originale sur leur situation.

Ainsi, des espaces de liberté, de rêves et d’espoirs sont préservés, quand bien même certaines œuvres nous mettent, à l’image de Seven Years In May, face à de cruelles réalités.