Pearl Harbor

Affiche Pearl Harbor
Réalisé par Michael Bay
Pays de production U.S.A.
Année 2001
Durée
Musique Hans Zimmer
Genre Guerre, Drame
Distributeur Gaumont Buena Vista International (GBVI)
Acteurs Josh Hartnett, Ben Affleck, William Lee Scott, Kate Beckinsale, Alec Baldwin
N° cinéfeuilles 416
Bande annonce (Allociné)

Critique

"L'histoire n'est lue que d'un côté dans cette romance qui s'appuie sur la deuxième guerre mondiale pour survivre. C'est cher payé pour de magnifiques images.

""Rien n'est plus fort que le coeur d'un volontaire"", dit un général à ses pilotes qui prennent le départ pour une mission top secret. Des clichés de ce genre, on en recueille beaucoup au cours des presque trois heures de superproduction que le réalisateur Michael Bay compte vendre au monde entier sous le nom de PEARL HARBOR. Grand cinéma, piètre scénario, invraisemblable romance et chauvinisme sirupeux, voilà les tendances marquantes de ce très long métrage.

L'histoire, celle avec un grand ""H"", retient que Pearl Harbor, base navale fondée en 1907 aux îles Hawaï par les Etats-Unis, était devenue l'une des plus puissantes du Pacifique lorsqu'a éclaté la deuxième guerre mondiale. Attaquée par surprise par les Japonais, elle subit des pertes très lourdes, qui donnèrent au président Roosevelt l'occasion de faire entrer son pays dans la guerre. L'histoire avec un petit ""h"", autrement dit le scénario du film, imagine une passion amoureuse stimulée, puis contrariée par les événements internationaux. Michael Bay met la guerre au service de la romance, ce qui vaut au spectateur plus d'une heure de mise en train avant que ne commence le spectacle cinématographique.

Ils sont tous beaux, elles sont toutes belles. Ils sont pilotes, elles sont infirmières, faits pour passer ensemble leurs meilleures heures de congé. Evelyn (Kate Beckinsale) et Rafe (Ben Affleck) s'aiment et s'épouseront. Mais auparavant, Rafe se porte volontaire pour former les pilotes anglais au combat contre les Nazis. Il charge Danny (Josh Hartnett), son meilleur ami, aussi bon pilote que lui, d'annoncer sa mort éventuelle à sa fiancée. Le drame arrive alors que les troupes américaines mènent une vie dorée aux Etats-Unis. Danny tient sa promesse. Mais quelques mois plus tard, il laisse ses propres sentiments submerger le deuil et se déclare à Evelyn. C'est alors que Rafe refait surface, survivant en dépit des mois de silence. Lorsqu'il veut reprendre la femme qu'il aime, les Japonais lancent leur attaque sur Pearl Harbor.

S'il faut retenir quelque chose de ce film, ce sont les images de l'attaque. Le spectacle a belle allure. Du point de vue cinématographique, c'est une réussite comme seule Hollywood a les moyens de s'en offrir. Pour le reste, le scénario n'a pas su se contenter de vraisemblance. Même sans autre prétention que de conter une histoire totalement glamour, il y avait moyen d'être plus crédible. Mais surtout, on sort écoeuré de ce patriotisme dépourvu de tout esprit critique, cette exaltation de l'héroïsme états-unien, cette couronne de lauriers que se lance la plus grande puissance du monde. On se garde bien, ici, de parler de Hiroshima et de Nagasaki. Et pour se remettre de cet interminable dithyrambe, le spectateur devrait avoir sur le champ la possibilité de revoir MASH de Robert Altman, ou DR. FOLAMOUR de Stanley Kubrick."

Geneviève Praplan