Critique
Agréable surprise que cette comédie familiale, tranchant sur les gaudrioles gros sel dont le public a été «gratifié» depuis quelques mois. Ici, on se rapproche de l'humour d'un P. G. Wodehouse ou d'un Feydeau à l'anglo-saxonne, avec une cascade de quiproquos et des personnages piégés par des situations apparemment inextricables dans lesquelles ils se précipitent tête baissée.
Un jeune infirmier, sympathique mais un peu tête-en-l'air (Ben Stiller, vu récemment en rabbin amoureux), rêve d'épouser la femme de sa vie, une ravissante institutrice. Mais il faut d'abord passer par le futur beau-père (Robert De Niro), ex-agent de la CIA macho, possessif et un peu paranoïde sur les bords. D'une valise perdue à un chat dressé à faire ses besoins dans la cuvette des toilettes, d'une villa truffée de caméras de surveillance à un jardin inondé par une fosse septique débordant à cause d'une chasse d'eau défectueuse, du passage du candidat au détecteur de mensonges à la rencontre avec un ancien soupirant de la belle, péripéties et catastrophes s'enchaînent à un rythme bien enlevé et déchaînent les rires. De Niro semble le premier à s'en amuser. Le film est comme une flûte de champagne: ça pétille, mais ce n'est pas très long en bouche. Peu importe, il n'y a pas de mal à se faire du bien de temps en temps...
Daniel Grivel