Gone Girl

Gone Girl marque le retour de David Fincher, trois ans après l'excellent Millenium. Écrit par l'auteure Gillian Flynn qui adapte son propre roman, le scénario nous présente un couple en apparence heureux - qui de plus fête un anniversaire de mariage -, Nick et Amy (Ben Affleck et Rosamund Pike). Un matin, Amy disparaît sans laisser de traces. Les soupçons des enquêteurs et de l'opinion publique ne tardent évidemment pas à se porter sur le mari, dont l'attitude semble pour le moins étrange...
Voilà. Difficile d'en dire plus sur l'histoire sans casser l'effet (ou plutôt les multiples effets) de surprise de ce scénario complexe, psychologique et particulièrement tordu, dans le meilleur sens du terme. On est ici dans le plus pur Fincher. Son soin kubrickien apporté à ses images, ses thèmes de prédilection comme l’obsession et le cynisme, et son plaisir de nous prendre par la main pour nous emmener sur des chemins de plus en plus tortueux, font une nouvelle fois merveille.
En vrais virtuoses, Fincher et sa scénariste nous offrent à mi-parcours un retournement ahurissant, une étude psychologique intense des personnages, et des seconds rôles excellents, comme la sœur de Nick ou le duo d’enquêteurs, qui accentuent encore la noirceur et le pessimisme, sans que cela ne devienne jamais excessif ou fabriqué. Le tout au service d’un suspense haletant qui se termine sur un terrible sentiment d’impuissance. Ben Affleck, qui a rarement été aussi bien choisi et dirigé, est excellent, ainsi que tous les autres comédiens.
Après The Game ou Zodiac, Fincher nous dit une nouvelle fois que le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne connaît jamais vraiment les gens, même ceux que l’on croit connaître le mieux. On en redemande.