Cloud Atlas

CLOUD ATLAS est un spectacle hétéroclite, projet mégalomane qui déroute mais séduira celles et ceux qui sont prêts à supporter 2 h 45 de projection, d’esbroufe et d’emphase pour suivre cette tentative d’explication globalisante des mystères de la vie. Puisque «tout, absolument tout est lié», chaque décision ayant des répercussions sur le passé, le présent et l’avenir… Quelques épisodes excellents n’effacent toutefois pas l’impression générale de confusion et de chaos. Car plusieurs histoires s’enchevêtrent, situées à des époques et en des lieux différents, et chacune relevant d’un autre genre cinématographique.

Une journaliste intrépide se bat pour plus de vérité. Un musicien homosexuel va dans l’entre-deux guerres fuir et écrire l’œuvre de sa vie. Un éditeur opportuniste va changer de vie après quelques scènes grand-guignolesques dans un EMS. Un gentleman traverse le Pacifique vers 1850, découvre l’esclavage et revient transformé. Et il y a toute la splendeur d’une nature encore vierge pour raconter les temps anciens, une flopée d’effets spéciaux habiles pour tous les épisodes qui nous projettent dans un futur aseptisé et impitoyable où l’asservissement est la règle… Adapté du roman éponyme de David Mitchell publié en 2004, CLOUD ATLAS brasse trop de scénarios et de personnages pour que le spectateur arrive à s’immerger et suivre la complexité de chacun. Certains épisodes, réussis, auraient pu être développés et prendre la dimension d’un film en soi.

Les questions soulevées sont toutes liées aux origines et aux fins dernières, à la connaissance, la transmission, la liberté, à la résistance et à l’amour, aux passages d’un monde à l’autre, le tout dans un maelström syncrétiste.

Reste que les spectateurs patients, amateurs de patchwork new age et de puzzles peuvent tenter l’expérience de pénétrer dans cet univers créé par les Wachowski, qui avaient précédemment réalisé MATRIX.