Grand Soir (Le)

Les réalisateurs, deux allumés grolandais (LOUISE MICHEL, MAMMUTH), ainsi que leurs acteurs principaux ont fait fort lors de leur montée sur scène à la séance de presse du Festival de Cannes: pitreries, menaces - pour rire - lancées au président du Jury Tim Roth, le ton était donné. En voiture pour suivre les aventures picaresques des frères Bonzini, Not (Benoît Poelvoorde, poilant), dernier punk à chien d’Europe, et Jean-Pierre (Albert Dupontel, non moins excellent), vendeur de literie. L’action se déroule dans le périmètre d’une hyperzone commerciale, où leurs parents, couple aimablement déjanté, tient un bistrot de chaîne, La Pataterie.

Un «beau» jour, Jean-Pierre pète les plombs et, ivre mort, jette sa lettre de démission à la figure de son patron. Not le prend en main et le transforme - extérieurement au moins - en punk, Dead tatoué sur le front... Dans ce haut lieu de la consommation dont elle vit pourtant, la famille part en guerre contre le capitalisme marchand et prépare le Grand Soir. Derrière la dérision et les farces potaches pointent ici et là quelques questions acidulées. Les oreilles délicates se protégeront d’un vocabulaire parfois cru et de la tornade de décibels d’un concert de heavy metal, les fans du Petit Journal de Canal+ apprécieront...