Margin Call

Affiche Margin Call
Réalisé par J. C. Chandor
Pays de production U.S.A.
Année 2011
Durée
Musique Nathan Larson
Genre Drame, Thriller
Distributeur ARP Sélection
Acteurs Kevin Spacey, Paul Bettany, Jeremy Irons, Zachary Quinto, Penn Badgley
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 658
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le monde de la finance, le réalisateur J. C. Chandor le connaît bien: son père a travaillé pendant plus de trente ans chez Merrill Lynch, banque d’investissement américaine. Pour décrire le début de la crise financière de 2008 qui a bouleversé le monde entier, il a choisi de suivre pendant vingt-quatre heures la vie des membres d’une telle banque, au bord du gouffre, à l’heure où brokers et employés sortent enfin la tête du sable et comprennent qu’ils vont faire la culbute et tout perdre, leur job, leurs primes mirobolantes, et se retrouver comme ceux qui vont faire les frais de leurs placements à risques et de leurs coups de poker financiers.

Prisonniers de la tour de verre où ils perchent, avec vue époustouflante sur Manhattan, ils assistent au licenciement abrupt de l’un de leurs chefs par une équipe spécialisée dans ce travail sordide, prémice de la débâcle. La panique s’installe. Ils savent que leur tour arrivera inexorablement. Il s’agit pour chacun de survivre. A la fin de la journée, 80% des employés sont congédiés.

J. C. Chandor ne tombe pas dans les stéréotypes faciles, où les hommes sont noirs ou blancs. Il n’y a pas de héros dans son film, mais tous n’ont pas forcément vendu leur âme pour des résidences de luxe, de belles voitures, des fringues et des call-girls. Entre ascenseurs, toilettes, bureaux, machine à café et parking, le réalisateur traque sans complaisance les visages des banquiers, jeunes brokers fringants et naïfs, vieux routards aguerris, mais aussi suiveurs de tous poils qui ont choisi d’obéir aux ordres pour ne pas être virés. L’un des chefs (Kevin Spacey) écrase une larme, il vient d’apprendre, en pleine débâcle, que son chien va mourir. L’humanité de chacun affleure dans ce huis clos. Mais le film reste un constat froid, bien plus efficace qu’un lynchage en bonne et due forme. Les acteurs y sont remarquables. Même Simon Baker, le héros de la série TV Mentalist, a perdu son irrésistible sourire pour camper un chef ambigu et glaçant. Quant à Jeremy Irons, il se délecte dans la peau du big boss.

Appréciations

Nom Notes
14
Daniel Grivel 15
Anne-Béatrice Schwab 15