Barbara

Affiche Barbara
Réalisé par Christian Petzold
Titre original Barbara
Pays de production Allemagne
Année 2012
Durée
Musique Stefan Will
Genre Drame
Distributeur looknow
Acteurs Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Rainer Bock, Christina Hecke, Claudia Geisler
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 658
Bande annonce (Allociné)

Critique

Eté 1980. Barbara (Nina Hoss) est chirurgien-pédiatre dans un hôpital de Berlin-Est. Soupçonnée de vouloir passer à l’Ouest, elle est mutée par les autorités dans une clinique de province, au milieu de nulle part. Tandis que son amant, qui vit à l’Ouest, prépare son évasion, Barbara est intriguée par l’attention que lui porte André (Ronald Zehrfeld), le médecin-chef de l’hôpital. La confiance professionnelle qu’il lui accorde, ses attentions, son sourire… Est-il amoureux d’elle, ou bien est-il chargé de l’espionner?

Ours d’argent du meilleur réalisateur à Berlin cette année, ce film dévoile la mécanique de suspicion imposée par la Stasi en Allemagne de l’Est, par le biais d’une subite reconstitution de l’atmosphère qui régnait dans ce pays avant la chute du mur. En 1980, on sent déjà que la répression du régime communiste se distille dans un non-dit de plus en plus criant. On y voit l’envers du décor de cet appareil où même les bourreaux n’échappent pas à la maladie de leur système absurde.

C’est au travers de cette atmosphère empreinte de la paranoïa à l’œuvre sous le règne de la Stasi que se développe une intrigue somme toute assez linéaire mettant en scène deux personnages jouant au chat et à la souris dans un contexte de mensonge et de suspicion. En fait, dans la plupart des histoires et des films qui critiquent un système, la situation politique est mise en parallèle avec une histoire d’amour ou d’amitié pure, de façon à mieux critiquer le système. Petzold a parfaitement réussi à jouer sur les deux tableaux, mais en privilégiant le face-à-face entre Barbara et André: «Je voulais saisir sur pellicule cet espace spécifique entre les êtres, tout ce qui s’est accumulé, tout ce qui les a rendus si méfiants, mais aussi ce qu’ils croient, ce qu’ils rejettent ou qu’ils acceptent.» L’interprétation fiévreuse de Nina Hoss ainsi que celle discrète mais lumineuse de Ronald Zehrfeld ajoutent encore à la force et à la réussite de cette œuvre bouleversante.

Georges Blanc

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 17
Daniel Grivel 17
Geneviève Praplan 18
Anne-Béatrice Schwab 19