Indian Palace

Affiche Indian Palace
Réalisé par John Madden
Pays de production Grande-Bretagne
Année 2011
Durée
Musique Thomas Newman
Genre Comédie dramatique
Distributeur foxwarner
Acteurs Tom Wilkinson, Maggie Smith, Judi Dench, Penelope Wilton, Bill Nighy
Age légal 7 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 658
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le scénario du film ne se résume pas en deux lignes: les trajectoires existentielles des sept personnages d’INDIAN PALACE sont subtiles, complexes et le plus souvent inattendues. Voilà un film anglais de qualité, une comédie dramatique douce-amère, singulière et finement réalisée.

Sept citoyennes et citoyens britanniques - ils ont tous dépassé la soixantaine - se trouvent confrontés aux problèmes de leur âge: la retraite démarre mal, les économies ont fondu, la solitude s’installe, tous sont à la recherche d’un second souffle et d’images de leur passé… Alléchés par un dépliant touristique leur vantant le luxe d’une confortable résidence pour retraités et personnes «âgées et belles» (sic) en Inde, les voilà qui s’embarquent pour la ville de Jaipur, dans le Rajasthan. Mauvaise surprise: ils découvrent sur place un Marigold Hotel qui ne répond absolument pas aux promesses qu’on leur avait faites. Au lieu d’un établissement cinq étoiles, c’est une vieille maison - elle a pu être très belle dans le passé, mais a pris aujourd’hui un sacré coup de vieux. Tandis que le jeune et ambitieux manager du «palace» fait tout son possible pour leur cacher la décrépitude avancée des lieux, les touristes anglais font contre mauvaise fortune bon cœur et découvrent, en s’aventurant parfois dans la ville, que «la vie est un privilège et non un droit», et que ceux qui se plaignent ou résistent ne font que s’enferrer davantage. Le charme de l’hôtel, ancien palais d’un maharaja, finira par bouleverser la vie de chacun.

Adaptation d’une nouvelle (These Foolish Things, de Deborah Moggach), INDIAN PALACE s’appuie sur une intrigue simple: tous les personnages sont à la recherche de quelque chose. Evelyn (Judi Dench) veut trouver son indépendance, Graham (Tom Wilkinson) des réponses à son passé amoureux, Douglas (Bill Nighy) un changement radical de vie. Pour d’autres, ce sont des motifs plus utilitaires: l’une veut se faire refaire une hanche (l’opération est bien moins chère qu’en Angleterre); une autre veut trouver du travail pour éponger les dettes de son défunt mari; deux autres espèrent trouver dans ce séjour l’amour et une seconde jeunesse. Tous sont, le plus souvent, bourrés de préjugés et d’a priori sur l’Inde, ses habitants et leur culture. Ils devront s’adapter à leur nouvel environnement, apprendre la tolérance et le respect d’autrui: le film pourrait parfois glisser vers les bons sentiments, mais le cinéaste sait parfaitement rectifier le tir…

Une des grandes qualités d’INDIAN PALACE est d’avoir réussi à donner une place à chaque personnage, à décrire chacun à travers ses gestes ou l’évocation de ses secrets profonds. Parfois surprenants - à leurs heures les uns et les autres peuvent se montrer détestables! -, tous les protagonistes finissent par devenir attachants. On reprochera peut-être au cinéaste un peu de désinvolture dans le tableau qu’il fait de la ville de Jaipur (pas trop d’incursions dans les bidonvilles, pas de constat réaliste et social…), mais il y a aussi, ici ou là, un regard jeté sur une Inde encore très attachée aux traditions familiales et sociales, en même temps qu’un rappel discret des sirènes de la modernité… Le scénario ménage par ailleurs une petite place à une famille de Jaipur, avec une idylle un peu kitsch il est vrai, mais dans l’ensemble le scénario tient la route, le rythme est soutenu, l’émotion présente, et les dialogues sont souvent brillants. Les acteurs sont excellents, avec une mention spéciale pour Maggie Smith, en vieille dame acariâtre et sectaire. Tous les personnages sont bien campés et jouent dans la retenue, y compris Dev Patel (le jeune et dynamique manager de l’hôtel), que l’on avait découvert décrochant le pactole dans SLUMDOG MILLIONAIRE (Danny Boyle, 2008).

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Daniel Grivel 15
Geneviève Praplan 12
Antoine Rochat 15
Anne-Béatrice Schwab 14
Serge Molla 15