Monsieur Lazhar

Affiche Monsieur Lazhar
Réalisé par Philippe Falardeau
Pays de production Canada
Année 2011
Durée
Musique Martin Léon
Genre Comédie dramatique
Distributeur UGC Distribution
Acteurs Danielle Proulx, Mohamed Fellag, Sophie Nélisse, Émilien Néron, Brigitte Poupart
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 652
Bande annonce (Allociné)

Critique

Deux élèves d’un collège primaire de Montréal, Alice et Simon, découvrent que leur maîtresse s’est suicidée dans leur classe. Le tragique s’installe dès les premières images et accompagnera le film jusqu’au bout.

Bachir Lazhar (Mohamed Fellag), immigrant algérien d’une cinquantaine d’années, prend connaissance de cette mort par le journal et offre ses services à la direction de l’école à titre de remplaçant. Rapidement embauché - sans trop de contrôle! -, Bachir fait ainsi son entrée sur le marché du travail québécois. Après quelques maladresses pédagogiques de débutant, il apprend à connaître les enfants qui lui sont confiés, des écoliers attachants, encore ébranlés par l’événement. La classe amorce progressivement un processus de guérison, mais personne ne soupçonne que Bachir (par ailleurs menacé d’expulsion du Canada) vient de vivre une terrible tragédie familiale en Algérie.

Le film se construit ainsi autour d’un double deuil, celui qui touche la classe et celui qui hante personnellement la mémoire du nouvel instituteur. Bachir est un homme sympathique, modeste, parfois un peu gauche, d’une extrême sensibilité, et capable de dépasser sa propre peine pour aider les écoliers à sortir de leurs angoisses. Homme de pudeur, il recevra en retour l’affection de ses élèves.

Histoire d’un double drame, MONSIEUR LAZHAR est tout rempli d’une réelle émotion, que le cinéaste a bien su maîtriser. Le scénario, en revanche, s’attarde parfois sur des sujets qui apparaissent non prioritaires, comme la lourdeur de la machine administrative scolaire, ou la faible représentation masculine dans l’enseignement, ou encore le rôle de l’école, les méthodes pédagogiques ou l’influence des parents. La description des séquelles de l’événement sur les collègues de travail de la disparue ou sur les élèves - en particulier sur Alice et Simon, plus impliqués que les autres - auraient sans doute mérité une approche plus approfondie.

La personnalité complexe de Bachir (excellente prestation de l’acteur algérien Mohamed Fellag) est finement décrite, et sa vie passée en Algérie discrètement évoquée. Les élèves sont bien dirigés, les thèmes musicaux (piano) efficaces. Le film apparaît comme une excellente fable humaniste qui mérite toutes les distinctions obtenues à Locarno, au Canada (Meilleur film canadien 2011) et dans d’autres festivals autour du monde.

Note: 15

Antoine Rochat