Mammuth

Affiche Mammuth
Réalisé par Benoît Delépine, Gustave Kervern
Pays de production France
Année 2010
Durée
Musique Gaëtan Roussel
Genre Comédie
Distributeur Ad Vitam
Acteurs Anna Mouglalis, Gérard Depardieu, Bouli Lanners, Yolande Moreau, Isabelle Adjani
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 614
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le critique est bien emprunté pour porter un jugement sur un film qui mélange réalisme cru et poésie, tendresse et vulgarité, avec une sorte de laisser-aller parfaitement volontaire. Le tout à l’image que donne un Gérard Depardieu aux cheveux qui lui tombent jusqu’au bas du dos et qui donne le cafard rien qu’à le regarder (un enfant dit à sa mère: «Il y a un monsieur dans l’arrêt de bus. Il est gros et il pue.»)

Serge est un habile coupeur dans un abattoir. Il vient d’être astreint à la retraite. Son épouse (Yolande Moreau) se demande comment il va dès lors occuper son temps. Mais comme il manque des points pour toucher une pleine pension, il part avec sa vieille moto, une Mammuth des années 70, à la recherche de ses bulletins de salaire. Il va donc retrouver son passé et rencontrer de très anciennes connaissances. Chaque jour cependant il téléphone à son épouse qui tient le rayon poissonnerie d’une grande surface. Elle semble aussi peu joyeuse que son mari et que les poissons qu’elle jette brutalement sur son étal.

Pour tenter de découvrir le sens d’une vie banale, les réalisateurs ont choisi des personnages qui semblent écrasés par un quotidien terne et sans surprise. Dans ce registre, il faut reconnaître le talent des deux comédiens principaux. Depardieu n’a pas besoin de se forcer, ni Yolande Moreau qui, dans SERAPHINE, un film de Martin Provost (voir CF n. 583), interprétait la femme de ménage devenue peintre célèbre avant de perdre la tête.

A la fin du générique final, apparaît sur l’écran cette épitaphe qui nous touche: «A Guillaume Depardieu», hommage à un fils disparu. Là encore une vie qui incite à un retour en arrière pour découvrir qu’on ne refait pas le passé dont il ne reste parfois que les souvenirs d’une errance.

Maurice Terrail