Critique
Cinquante ans! Un bel âge pour un héros en papier... Bien sûr que, à côté, Tintin fait figure d’ancêtre, mais le petit Nicolas lui aussi reste exempt de l’irréparable outrage du temps... même si sa vêture, son langage et son environnement sont datés et pourtant intemporels.
C’est dans ce sens que le troisième opus de Laurent Tirard (MOLIERE) est lui aussi un film à costumes, où l’on retrouve avec attendrissement les camisoles Petit-Bateau, les meubles en skaï et en formica, les Peugeot 404, Renault Dauphine et autres Simca Aronde. La maman est Valérie Lemercier, le papa Kad Merad, la maîtresse Sandrine Kiberlain, le Bouillon François-Xavier Demaison, M. Moucheboume Daniel Prévost - on a même droit à Michel Galabru en ministre de l’Education nationale et à une apparition-gag de Gérard Jugnot. Et, bien sûr, Nicolas (Maxime Godart) est entouré de son gros tas de chouettes copains.
Le récit est un petit florilège des histoires concoctées par René Goscinny et Jean-Jacques Sempé, avec en prime les angoisses de Nicolas à la perspective de la naissance supposée d’un petit frère.
Grâce à une distribution judicieuse et malgré quelques ratures (oublions l’anachronique sac-poubelle), la copie de Laurent Tirard est honnête, sans pour autant être un monument taillé dans le marbre. Ce qui n’empêchera pas les aficionados du petit Nicolas d’aller retrouver leur héros préféré dans leurs bons vieux albums.
Daniel Grivel
