Love and Honor

Affiche Love and Honor
Réalisé par Yoji Yamada
Pays de production
Année 1915
Genre Divers
Acteurs Gilbert M. Anderson
Age légal 7 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 559

Critique

Yoji Yamada fait du cinéma depuis plus de quarante ans, son premier film STRANGERS UPSTAIRS est sorti en 1961. Mais il n’a obtenu la reconnaissance internationale qu’en 2002, avec THE TWILIGHT SAMURAI, premier film d’une trilogie qui s’est poursuivie avec THE HIDDEN BLADES en 2004 et s’achève avec LOVE AND HONOR. Films historiques, ils se situent tous trois pendant la période de Edo (ancien nom de Tokyo), qui se déroule du début du XVIIe siècle à 1868.

A cette époque, la fonction guerrière des samouraïs diminue, ils deviennent peu à peu des fonctionnaires. Ainsi Shinnojo (Takuya Kimura) fait-il partie des goûteurs du shogun. Cette fonction l’ennuie, il songe à ouvrir une école d’art martial. Mais voilà qu’un repas destiné à son maître l’intoxique, il devient aveugle. Son emploi est perdu, sa vie aussi, il sera dépendant jusqu’à sa mort… Seule son épouse (Rei Dan) réussit à le détourner du suicide. Mais il faudra bien trouver un moyen de subsister.

Dans un classicisme élégant, une mise en scène sobre, des dialogues réduits au minimum et un décor qui restitue de superbe façon l’esthétique traditionnelle japonaise, Yoji Yamada décrit l’agitation intérieure du samouraï et de ses proches. C’est l’anti-film de guerre, tout dévoué à faire comprendre un combat autrement plus difficile, celui des sentiments contradictoires (l’honneur et l’amour) qu’il faut absolument dissimuler. Car dans le Japon des samouraïs, il n’est jamais question d’étalage, ni de déclamation. Ce sont les gestes et les silences qui tendent l’atmosphère. LOVE AND HONOR est une estampe aérienne qui n’en finit pas de résonner.

Geneviève Praplan